L'expert économique Mourad Hattab, a fait plusieurs révélations, en marge de la présentation du rapport annuel de l'Association tunisienne de gouvernance (ATG), ce vendredi 22 novembre 2013. Dans son intervention, Mourad Hattab ne remet pas en doute les chiffres de l'INS, mais plutôt leur méthodologie. Pour lui, certaines de ces méthodes sont dépassées et ne répondent plus au besoin du pays. Il est convaincu que la croissance en Tunisie est négative car elle n'est pas calculée sur la base da la méthode des valeurs ajoutées cumulées. Il conteste, aussi, le calcul de l'inflation qui ne prend pas en compte l'indice de Génie. En outre, il est persuadé que le nombre de chômeurs dépasse largement les chiffres avancés par le gouvernement. Pour lui, si le gouvernement a réellement créé 200.000 emplois en 2 ans comme l'avance le chef du gouvernement Ali Laârayedh, donc en 7 ans le chômage sera éradiqué du pays, ce qui sera une réelle performance dépassant même les économies les plus développées du monde. Dans ce cas, on devra garder ce «merveilleux gouvernement». Autre point relevé par M. Hattab, le pays souffre d'un problème important de liquidité qui ne sera résorbé, selon le FMI, que par l'injection de 2,9 milliards de dinars. Tous ces problèmes ainsi que la nouvelle Loi de finances vont participer à la création d'une bulle spéculative et immobilière qui va finir, à terme, par éclater. Il note, aussi, que le secteur touristique a perdu 30% de ses revenus. En outre, Mourad Hattab fait remarquer que le calcul du taux d'endettement est erroné car la dette est calculée en devises alors que le PIB est en dinars, ce qui fait que notre taux d'endettement réel est de 108%. La conclusion de M. Hattab est sans appel : chaque Tunisien devra, chaque année, participer en moyenne au remboursement de la dette avec plus de 2.700 dinars. Ce qui rend la dette tunisienne insupportable. Ainsi, selon les estimations de l'agence de notation Moody's, si cette situation se poursuit, dans 3 ans, la Tunisie ne sera plus capable de remboursé sa dette. «Je suis convaincu qu'il y a une volonté pour appauvrir le peuple tunisien, pour le marginaliser puis le soumettre», souligne l'expert économique. A lire également : Croissance du PIB de 0,6% au cours du 3ème trimestre 2013, selon l'INS Les prix de l'habillement et chaussures s'envolent avec +4% entre septembre et octobre 2013 Baisse du taux de chômage de 0,2 point au 3ème trimestre 2013