Les journalistes de la radio Kalima auront atteint, demain, les 100 jours de sit-in depuis qu'ils réclament leurs dus de la part du directeur de la station, Omar Mestiri, et son épouse fondatrice Sihem Ben Sedrine. Cent jours qu'ils attendent des salaires pour un travail accompli et pour lequel la direction refuse toujours de les payer. Une plainte, en bonne et due forme, a été déposée par ces journalistes devant les tribunaux après l'échec de toutes les réunions de conciliation organisées à l'inspection du travail et en présence du Syndicat national des journalistes tunisiens. Représentant ce syndicat, Mongi Khadhraoui déclare à Business News que « le couple Mestiri-Ben Sedrine ne s'est montré ni coopératif, ni compréhensif allant jusqu'à admettre que les journalistes ont raison, mais qu'ils ne seront payés que lorsque la justice se prononcera et fixera le montant à attribuer. » Le couple essaie de convaincre, à qui voudrait les croire, qu'ils n'ont pas les moyens nécessaires pour régler les notes en souffrance et qu'ils sont endettés. Or, ceux qui les connaissent bien savent que la vérité est bien différente. Leur associé Nasr Ali Chakroun l'a su, sur le tard, à ses dépends. Après avoir allongé des centaines de milliers de dinars pour monter Kalima, où il possède 51% des actions, il s'est retrouvé devant une entreprise en voie de faillite incapable, non de servir des dividendes, mais de payer carrément ses salariés. La raison principale de cet échec est la mauvaise gestion du management et la mauvaise direction de la rédaction qui était incapable de générer les audiences nécessaires pour convaincre les annonceurs d'insérer de la publicité dans la radio. Résultat des courses, l'homme d'affaires proche des CPR-Wafa-Tayar s'est retrouvé piégé dans une entreprise qu'il possède à hauteur de 51%, certes, mais qu'il est incapable de diriger puisque la licence de la radio appartient à Omar Mestiri. La solution de sortie de crise existe et consisterait dans l'hypothèque d'un grand terrain, de haute valeur (on parle de millions de dinars) qui serait possédé par M. Mestiri. Proposée par M. Chakroun, cette solution aurait été rejetée par le couple Mestiri-Ben Sedrine. Elle aurait pourtant permis de payer les journalistes et de relancer la radio. Pourquoi cette impasse ? Sihem Ben Sedrine a, en fait, d'autres ambitions et aurait perdu le plaisir de gérer une radio. Elle veut maintenant présider ou être membre de l'instance Vérité et Dignité prévue par la nouvelle loi sur la Justice transitionnelle. Tout un lobbying est en train de se faire dans ce sens et l'intéressée entend faire valoir son passé militant pour décrocher un poste. Or, estiment plusieurs observateurs, Mme Ben Sedrine a très peu de chances d'accéder à cette instance à cause de ce passé militant justement. Si beaucoup ont milité pour défendre une cause et sans rien chercher en retour, à l'instar de Tahar Ben Hassine, Taoufik Ben Brik ou Samir Dilou, ce n'est pas le cas de Sihem Ben Sedrine qui était royalement subventionnée par des instances étrangères pour « militer ». D'où provenait cet argent ? A quoi servait-il ? D'où proviennent les fonds qui auraient servi à l'achat du terrain ? Cet argent était-il consacré entièrement au travail militant ? Les nombreux témoignages dénigrant et discréditant la « militante » ne jouent pas en sa faveur pour obtenir un poste dans « Liberté et Dignité ». Ces témoignages, accompagnés de preuves, seront d'ailleurs consignés dans un livre consacré au passé de Moncef Marzouki qui sera bientôt édité par Sami Akremi, un journaliste très bien informé de la place. Bien que plusieurs bribes de vérités soient connues par l'opinion publique nationale et internationale et les dirigeants politiques, le véritable historique de la «militante rémunérée », sera dévoilé. Le livre de M. Akremi entend, d'ailleurs, rétablir la vérité de tous les mensonges grossiers du Livre noir de Marzouki. Le même Marzouki qui a totalement blanchi son « amie » dans son ouvrage, aux dépends de la vérité et de l'équité. N.B.