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Moncef El Materi : Le 24 janvier 1963, j'ai failli être exécuté
Publié dans Business News le 24 - 01 - 2014

Moncef El Materi a participé à la tentative de renverser le régime de Bourguiba en décembre 1962. Le 17 janvier 1963, le Tribunal militaire le condamna ainsi que 12 autres accusés à la peine capitale. Le 24 janvier 1963, les exécutions commencèrent….
Moncef El Materi a relaté dans ses mémoires : « De Saint-Cyr au peloton d'exécution de Bourguiba » (ouvrage n'est pas encore paru) ce qu'il a vécu dans le dernier couloir de la mort…
Dans la cellule n°9 en attendant d'être fusillé
Les événements de la journée m'avaient quelque peu ébranlé. À l'extinction de la grande ampoule, qui correspondait certainement à l'heure de l'appel, je fis mon lit. C'est-à-dire que je l'étalai et m'y jetai tout habillé. J'avais excessivement froid, je mis le capuchon sur ma tête fraîchement rasée et rabaissai les jambes retroussées de mon pantalon trop grand, pour me couvrir les pieds. Je sombrai dans un sommeil profond mais très agité. Le matin, je fus réveillé par le bruit infernal des claquements de portes fermées à double tour, que les gardes prenaient plaisir à accentuer en donnant grand coup sur la porte. Je ne savais pas encore l'emploi du temps de cette boîte étrange dans laquelle je me trouvais. J'attendis une heure. Ensuite, un vieux gardien, à l'air plutôt simple et gentil, ouvrit la porte avec le même tintamarre et, d'une voix neutre et brisée, m'ordonna d'aller aux toilettes. J'enfilai mes chaussures sans ficelle et allai vers la direction qu'il m'indiqua. Au fond du couloir, se trouvaient un robinet avec un petit bassin et, de chaque côté, un cabinet d'aisance derrière un petit mur d'un mètre. Le gardien qui ne m'avait pas quitté d'une semelle me lança de la même voix neutre, mais plus douce : « Dépêche-toi, tes amis doivent aussi faire leur toilette et nettoyer leur chambre ». Nous n'avions pas beaucoup de temps. Evidemment, il m'était impossible de faire mes besoins sous l'œil vigilant du gardien. Je me contentai de laver mon visage et rejoignis ma cellule pour la nettoyer, c'est-à-dire, donner un coup de balai. Lors de cette sortie, qui fut d'ailleurs très agréable après vingt-quatre heures passées entre quatre murs, je remarquai que ma cellule portait le numéro 9, qu'il y avait neuf cellules à chiffres impairs et à doubles portes à gauche, et neuf cellules à chiffres pairs et à porte unique à droite.
Je passai le reste de la matinée à me dégourdir les jambes, bien que ma cellule ne fît que trois mètres sur deux mètres cinquante. Tout en tournant en rond, je réfléchissais. Je m'étais un peu remis du choc de la veille. Maintenant, ma condamnation faisait partie de moi. Je ne cherchais pas à éluder cette peine mais à l'édulcorer. Le passage par les armes était désormais préférable à la pendaison : c'est rapide, sans souffrance et c'est moins humiliant. Je mettais en valeur la noble tâche qui m'entraîna dans cette situation. Même si j'ai fait faillite, mon intention était bonne et mon dessein honnête. Je croyais bien faire. J'avais peut-être été un peu ambitieux, mais j'ai manqué aussi d'assurance. Liberté et justice, que de gens ont sacrifié leurs vies pour elles ! À la maison, à l'école, au club, dans la rue, de ma tendre enfance à ma rude maturité, je ne cessais d'entendre chanter la gloire de ces deux valeurs. Mourir pour elles n'était finalement pas un triste sort.
De nouveaux bruits assourdissants de grilles, de portes et de serrures précédèrent encore une fois le bruit des gamelles sur le sol. La porte de ma cellule s'entrouvrit et un gardien à la mine patibulaire glissa la gamelle en me lançant, de loin, un morceau de pain, avant de refermer aussitôt le battant. Je n'avais pas faim, je ne pris même pas la peine de me lever de mon grabat, me contentant de grignoter la miche de pain. Cinq minutes plus tard, le même homme ouvrit la porte avec le même tapage et le même regard provocateur. Il me tendit un quart d'eau que je vidai d'un seul trait, ramassa la gamelle intacte et, sans mot dire, disparut en claquant la grille. Quelques minutes plus tard, j'entendis la sonnerie habituelle de midi retentir de bien loin. Je m'étendis de nouveau et me laissai bercer par mes pensées et mes souvenirs d'antan. Comme la vie était alors agréable !
Des claquements de portes me réveillèrent de ma profonde méditation. Je sursautai car j'attendais toujours que l'on vînt me chercher pour l'exécution. Des bruits de pas s'approchèrent. Mon cœur battait la chamade, je restai figé, psalmodiant le nom de Dieu. La petite lucarne s'ouvrit, quelqu'un regarda à travers, puis la referma d'un coup sec et s'éloigna. Un long soupir se dégagea de ma poitrine, ce n'était encore une fois que le changement de faction. De la fenêtre sans battants, je vis poindre le jour. Encore un jour de gagné ! Ce sera pour demain. Quelques minutes plus tard, je sombrai dans un sommeil de plomb.
Le même jeu des claquements de portes, des gamelles qu'on apportait et qu'on revenait chercher sans que j'y eusse touché et des longs moments de rêverie se poursuivit quelques jours. Chaque fois que la nuit commençait à tomber, c'était pour moi le signe du danger. L'attente macabre recommençait. Ah si je pouvais faire arrêter mon cœur de battre ! J'essayai encore une fois de me représenter la scène de mon exécution. J'arrangeais le décor avec fantaisie. Il m'arrivait même de mettre à la tête du peloton d'exécution l'un de mes meilleurs amis qui m'avait juré fidélité. Je pensais que je devais mourir avec grand courage, en disant simplement : « Dieu est le plus grand. Vive la liberté ! » Puis, tout d'un coup, je faisais entrer en scène un messager qui portait avec lui une grâce du Président. On me détachait alors du poteau et on me félicitait. Je frissonnais de bonheur, ce qui me ramenait à la réalité et à mon triste sort. Je me rendis compte que je souriais, d'un sourire plutôt ironique. Déjà, je sentais naître en moi un second personnage. Deux individus allaient bientôt entrer en lutte l'un contre l'autre : l'homme raisonnable, patient, rationnel et courageux, qui essaierait de vaincre le rêveur, l'agité, l'inconséquent et le faible. Je tentai de résister à cet état d'esprit en me rappelant le comportement de certains héros et en méditant longuement certains versets coraniques que j'entendais souvent psalmodiés par mon grand-père. Tout en les récitant machinalement, je me laissai à nouveau happer par de sombres pensées. De temps en temps, je me ressaisissais et repoussais ces visions avec dédain. Pour me détourner de la hantise de la mort, je me mis à déchiffrer les inscriptions griffonnées sur les murs de la cellule. Partout des noms ou des initiales, difficiles à déchiffrer, avec la date de l'emprisonnement. Evidemment, les dessins obscènes ne manquaient pas non plus. L'éternel cœur percé d'une flèche avait aussi sa place. Il y avait même une potence et un pendu. Parfois, je sursautais, croyant entendre un bruit de pas. J'essayais également de me rappeler quelques thèmes de littérature française, arabe ou anglaise et notai avec une absurde contrariété que mon instruction commençait à s'estomper. Me concentrer devenait un effort surhumain. De temps en temps, je me tournais pour voir le ciel. Ce n'était pas encore l'aube. Pour me réconforter, je me représentai le sort des galériens, les prisonniers des geôles nazies, les détenus de Salonique au temps d'Abdelhamid avant d'opter plutôt pour Saint-Just, Mirabeau, Robespierre ou encore Abou Firas El Hamadani.
Jeudi 24 janvier 1963 : début des exécutions des condamnés à mort
Jeudi 24 janvier 1963 : dans deux jours, ce serait ramadan. Or, tradition oblige, on n'exécute pas les condamnés à mort ni la veille ni pendant tout le mois saint. Ce jour-là était donc le jour fatidique, l'avant-veille de ramadan et quelques heures avant vendredi, jour sacré pour les musulmans.
Si on échappait à l'exécution le jeudi 24 janvier 1963, on aurait au moins un mois de tranquillité et de répit. Et en un mois, la situation peut changer, la grâce présidentielle peut nous être accordée.
Cette nuit-là, il me fut impossible de dormir. « Ô temps, suspends ton vol », écrivait Lamartine. Mais les minutes s'écoulaient au contraire à une incroyable vitesse. Ressasser les mêmes idées, rabâcher les mêmes scènes, s'accrocher à des illusions qui donnent un moment de répit. On vint allumer le plafonnier, terne et triste. De la lucarne en haut du mur, on ne voyait presque plus la lumière du jour. C'était le compte à rebours. Il me fallait rassembler mon courage pour affronter et repousser la peur, l'inconnu, l'imprévisible, l'inquiétude et l'angoisse. Je me réfugiai encore une fois dans la récitation de versets coraniques pour retrouver mon calme. Malgré le froid, des gouttelettes de sueur perlaient sur mon front. Bruit de clés et de serrures, la porte s'ouvrit avec fracas : c'était la remise de la paillasse. Je l'étalai et m'accroupis dessus. Et sans m'en apercevoir, je sombrai dans un sommeil de plomb.
Nous étions douze dans le couloir de la mort : les militaires Abdessadok Ben Saïd, Kebaïer El Maherzi, Amor Bembli, Salah Hachani, Mohamed Barkia, Hamadi Ben Guiza et moi-même, et les civils Lazhar Chraïti, Abdelaziz Akremi, Hédi Gafsi, Habib Hanini et Ahmed Rahmouni.
Soudain, des cris de détresse me réveillèrent, je reconnus la voix de Lazhar Chraïti : « Ce n'est pas possible, j'ai tout sacrifié pour mon pays. Ô mes enfants ! Lâchez-moi, bande de criminels ! » Claquements de portes, puis un silence. Je compris qu'on commençait à emmener les condamnés. Un quart d'heure plus tard, la même scène se reproduisit, avec cette fois moins de bruit. J'étais figé. Je n'arrivais pas à croire qu'on les emmenait pour les exécuter. Je pensais que l'on allait bénéficier de l'approche du ramadan et que les exécutions seraient différées. Pendant deux heures ou plus, les mêmes bruits de clés et de claquements de portes, se renouvelèrent à intervalles réguliers, mais chaque condamné réagissait différemment. J'ai reconnu quelques voix, l'un des prisonniers répétait : « Allah Akbar, Allah Akbar, Allah Akbar ! » tandis qu'un autre criait : « Je ne suis pas le premier, je ne serai pas le dernier, Bourguiba ya Mojrim !». D'autres voix s'élevaient encore : « Rendez-vous dans l'au-delà, je t'attendrais Bourguiba !», « Vive la Tunisie ! ». Quelqu'un m'appela par mon nom et cita les autres en criant : « Courage, Dieu est avec nous !». Puis le silence retomba. Recroquevillé dans un coin de ma cellule, je récitais des versets coraniques et attendais qu'on vienne me chercher à mon tour.
Je compris que l'on emmenait les condamnés un par un, dans des véhicules différents, pour ne pas provoquer de protestations d'ensemble. J'étais très fatigué et je n'avais plus la force de réfléchir. Je souhaitais mourir avant qu'ils ne viennent me chercher. En tant que militaire, je me suis retrouvé plus d'une fois face à la mort, mais j'avais alors la possibilité de me défendre, de fuir, de me protéger. Mais cette nuit-là, j'étais nu. J'étais complètement désarmé et démuni et n'avait d'autre choix que d'attendre passivement de subir le sort qu'on a décidé pour moi. A bout de nerfs, je m'assoupis sans m'en rendre compte.
Sauvé de la potence à quelques heures de mon exécution
Je fus réveillé par le bruit de quatre personnes qui étaient entrées dans la cellule et se tenaient debout devant moi. Deux militaires et deux civils. Les militaires étaient le procureur, le commandant Slaheddine Bali, et le chef de la police militaire, le sergent-chef Ridha Ferah. Les civils m'étaient par contre inconnus. J'étais abasourdi, je ne réalisais même pas où j'étais. Je n'arrivais plus à me mettre debout et me suis adossé au mur pour reprendre mes esprits. Le procureur tenait entre ses mains un papier qu'il commença à lire d'une voix élevée et vibrante : « Untel, fils d'untel, par ordre du Président de la République tunisienne, votre condamnation à mort a été commuée en peine de travaux forcés à perpétuité ». Puis, après avoir terminé sa lecture, il demanda : « Avez-vous quelque chose à déclarer ? ». « Allah Akbar, il n'y a de Dieu qu'Allah !», répondis-je. Puis un silence gênant s'installa. Le sergent-chef Ridha Ferah, lança après quelques grimaces : « C'est le Président Bourguiba qui vous a gracié ». Je compris qu'il fallait remercier le Président, ce que je fis en bredouillant des paroles en ce sens, mais dénuées d'émotion et de joie.
Ils sortirent juste après, sans se retourner. La porte se referma et c'est à ce moment-là que je réalisai vraiment que j'étais gracié. J'étais soulagé d'un lourd fardeau mais sombrais vite dans l'angoisse en pensant aux autres. Après une heure, un gardien vint me voir pour me dire que seul Hamadi Ben Guiza avait été gracié avec moi. Tous les autres avaient été exécutés. Aucune autre information ne m'a été donnée, si ce n'est que je devais être transféré incessamment à Ghar el Milh, le fameux bagne, sous prétexte que je serais plus à l'aise avec les prisonniers de droit commun. Le gardien repartit, m'abandonnant à mes pensées.
Sur les treize condamnés à mort, deux ont vu leurs peines commuées : deux militaires, Hamadi Ben Guiza et moi-même. Nous avions hérité d'une commutation de peine aux travaux forcés à perpétuité. Quant au troisième condamné, il s'agissait du civil en fuite Mostari Ben Saïd (Mostari Ben Saïd est décédé en Syrie en juillet 1997), condamné à mort par contumace. Tous les autres ont été passés par les armes le jeudi 24 janvier 1963. Paix à leurs âmes.
Que Dieu, le Tout-Puissant, accorde sa Miséricorde à Abdessadok Ben Saïd, Kebaïer El Maherzi, Amor Bembli, Salah Hachani, Mohamed Barkia, Lazhar Chraïti, Abdelaziz Akremi, Hédi Gafsi, Habib Hanini et Ahmed Rahmouni.
Que leurs âmes reposent en paix.
*Moncef El Materi : Né le 20 novembre 1934 à Tunis, Moncef El Materi est un ancien chef de corps de l'artillerie tunisienne. Diplômé de la prestigieuse école spéciale militaire interarmes de Saint-Cyr (Promotion du général Laperrine/promotion Bourguiba, du 25 septembre 1956 au 10 août 1958) puis de l'école d'application de l'artillerie de Châlons-sur-Marne en France (Le 23 décembre 1959, il obtint son certificat après avoir suivi le stage d'application des officiers actifs du 1er octobre 1958 au 23 décembre 1959). En décembre 1959, Moncef El Materi est promu au grade de LIEUTENANT et contribua à l'organisation de l'armée tunisienne, nouvellement fondée.
En décembre 1962, suite à sa participation à la tentative de coup d'Etat contre le président Habib Bourguiba, Moncef El Materi est arrêté puis condamné par le Tribunal Militaire à la peine capitale, le 17 janvier 1963, au terme d'un procès qui n'a duré que 5 jours et dans lequel il n'a pu se défendre que durant une heure et demie. Le 24 janvier 1963, à quelques heures de son exécution, sa sentence est commuée en une peine de travaux forcés à perpétuité, par le président Bourguiba. Son opposition à l'assassinat de Bourguiba en cas de réussite de la tentative de Coup d'Etat lui a valu cette commutation de peine.
De janvier 1963 à mai 1973, il passe 11 années d'emprisonnement dans des conditions d'une cruauté extrême (2 ans et 9 mois à la prison Karraka de Ghar El Melh anciennement appelée Porto Farina puis 7 ans et 9 mois dans les cachots de la prison de Nadhour à Bizerte dite Borj Erroumi).Le 31 mai 1973, il bénéficie d'une libération conditionnelle.


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