L'ancien secrétaire général du Parti Libéral Mondher Thabet bénéficiera à partir de demain, vendredi 7 février 2014, d'une protection rapprochée. Les services de sécurité tunisiens ont estimé que sa vie est sérieusement menacée d'où cette nécessité de lui affecter une escorte. Mondher Thabet subit depuis quelques semaines des menaces et des insultes quotidiennes par des milices qui se présentent comme défenseurs de la révolution. A la tête de ces milices le blogueur Yassine Ayari. Malgré sa condamnation à six mois de prison ferme, le blogueur n'a pas cessé sa campagne hostile contre ce qu'il appelle résidus de l'ancien régime. Il continue à traiter Mondher Thabet de chien et poste régulièrement des posts appelant à la haine et évoquant le lynchage. Sa condamnation à de la prison ferme survient après un appel sur sa page Facebook à lyncher Mondher Thabet, ainsi que les agents des forces de l'ordre, les magistrats et les journalistes. Une condamnation jugée clémente par certains observateurs puisqu'il a été condamné sur la base du code de la presse, en le considérant comme journaliste et non sur la base du code des télécoms comme tout citoyen ce qui lui aurait fait subir une peine de deux ans de prison ferme. Malgré cela, il dit qu'il ne va pas se rétracter et qu'il est prêt à purger sa peine et à traiter de nouveau Mondher Thabet de chien en sortant de prison. Il est actuellement en France et a déclaré qu'il allait rentrer demain vendredi. Rappelons que le code de la presse ne prévoit aucune peine privative de liberté sauf dans deux cas : l'incitation au meurtre et les articles liés à la pédophilie. En attendant, la campagne de dénigrement de Mondher Thabet se poursuit. Des pirates se présentant sous le nom des Fellagas ont pénétré dernièrement son compte Facebook et ont rendu publics tous ses messages personnels. On ne voit en lui qu'un proche de l'ancien régime et tout ce qu'il a fait pour desserrer l'étau sur les opposants de l'époque a été oublié. Dans une déclaration à Business News, Mondher Thabet a critiqué l'absence totale de soutien des organisations civiles qui défendent les droits de l'Homme. Il a indiqué avoir alerté Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme sans que ce dernier ne donne suite à sa requête. M. Thabet rappelle qu'en cette journée où l'on a décidé de combattre la violence politique, on continue à pratiquer une politique de deux poids deux mesures dénonçant le silence total des différents hommes politiques devant la poursuite de la large campagne de dénigrement, de menaces et d'insultes en toute impunité qu'il subit actuellement.