L'émission de Samir El Wafi sur Ettounsiya «A celui qui ose», du dimanche 9 février 2014, a fait couler beaucoup d'encre avec multiplication des réactions des uns et des autres, s'insurgeant, dans leur majorité, contre l'émission. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé les dépassements enregistrés lors de cette émission, l'animateur «ayant présenté les terroristes comme des victimes en justifiant le terrorisme, insultant de ce fait les familles des martyrs et le peuple tunisien». Ainsi, le syndicat appelle les journalistes à la neutralité et à la prudence dans le traitement des dossiers de terrorisme, soulignant que les terroristes sont des ennemis de la Tunisie, de la liberté et de la démocratie. Pour sa part, le porte-parole de l'Union nationale des syndicats des forces de sûreté, Imed Belhaj Khelifa, a manifesté, sur les ondes de Mosaïque Fm ce lundi 10 février 2014, la colère, la douleur et la protestation du syndicat contre le contenu de l'émission de Samir El Wafi, indiquant que des mesures administratives et judiciaires nécessaires seront entreprises par le syndicat. Il a sévèrement critiqué les propos de l'avocat Hassan Ghodhbani, les considérant comme une ingérence dans l'activité des forces de l'ordre, notant qu'il lui est facile de critiquer leur travail n'étant pas menacé par les tirs ennemis lors des faits. Il s'est indigné contre le fait que le père de Kamel Gadhgadhi pense que son fils est un martyr. Vision partagée également par un autre invité (un cheikh). M. Belhaj Khelifa ne comprend pas la logique de ces personnes : si les terroristes sont des martyrs alors qu'en est-il pour les vaillants agents des forces de l'ordre et ceux de l'armée nationale qui ont sacrifié leurs vies pour leur patrie ?! «Dites de bonnes choses ou taisez-vous, en respect aux martyrs, à leur sacrifices, à leurs veuves et à leurs orphelins», a-t-il fustigé. Autre point, Imed Belhaj Khelifa s'est interrogé sur le timing de cette émission qui l'a intrigué.
On note que Samir El Wafi a réagi, sur sa page Facebook ce lundi, aux différentes critiques qu'a suscitées son émission. Il juge qu'aucune sympathie n'a été exprimée envers les terroristes et qu'aucun douté n'a été émis quant aux sacrifices des agents des forces de l'ordre. «S'il y a eu la moindre allusion dans ce sens, je suis prêt à présenter mes excuses et prendre mes responsabilités», souligne-t-il, notant que l'enregistrement est disponible et tout le monde peut vérifier que « mes interventions étaient équilibrées, claires, neutres et objectives». Il a reconnu que son émission comporte quelques fautes mais pas dans le sens des critiques qui ont été amplifiées se transformant en une campagne de règlement de comptes, puisqu'on on est allé même jusqu'à l'accuser de blanchir le terrorisme.
En outre, M. El Wafi a affirmé qu'il ne comprend pas la réaction du SNJT et qu'il n'est pas responsable des déclarations, des idées et des opinions des invités qu'il n'a pas le droit de censurer, avant d'ajouter qu'il s'est opposé, tout de même avec fermeté, au salafiste Khemaïs El Mejri lorsqu'il a qualifié Ben Laden de héros et de modèle.