La Tunisie proclame sa solidarité avec l'Iran    17e session de la commission mixte irako-tunisienne : Pour des relations économiques plus intenses entre la Tunisie et l'Irak    Société civile et financement étranger : Le business occulte des associations dans le collimateur    Huile d'olive : La Tunisie poursuit son succès mondial    CSRedayef retrouve la ligue 2 : Un siècle de passion...    Observatoire National de l'Agriculture : Le prix du poulet a reculé de plus de 7%    Conseil de la concurrence : La Sfbt frappée d'une lourde amende    Quelle est l'orientation future du dollar?    Iran en deuil : Ebrahim Raïssi périt dans un crash d'hélicoptère    Rencontre avec l'actrice soudanaise Siran Riak : «Goodbye Julia reflète exactement la condition féminine au Soudan»    Expatriés : Ltaief rejoint Twente    Une vague d'attaquants buteurs qui émerge en championnat : La piste à ne pas sous-estimer    Le CA à la croisée des chemins : Dépassionner les débats et choisir...    Météo : Des nuages passagers sur la plupart des régions    Diminution des prix des volailles et des œufs    Hajj 2024 : l'OACA dévoile le programme des vols    Comment bien réussir son Projet de Fin d'Etudes ?    Le baccalauréat, une affaire d'Etat    Retour sur l'histoire du mouvement scout tunisien    Pourquoi | La revanche de la nature…    Les Filles d'Olfa remporte trois prix lors de la 8e édition des Prix des Critiques pour les films arabes    Symposium international, à Beit al-Hikma : Trois jours pour imaginer l'avenir du monde    «Goodbye Julia» de Mohamed Kordofani, actuellement dans les salles : La déchirure    Entre histoire et légende : Voyage envoûtant au cœur de la Cité Interdite et de la Grande Muraille de Chine    La présidence de la République présente ses condoléances à l'Iran    Décès d'Ebrahim Raïssi : Ennahdha adresse ses condoléances au peuple iranien    Abderazak Khallouli : entre 2.500 et 3.000 personnes ont participé à la manifestation du 19 mai    Taxer l'émigration des compétences tunisiennes vers l'étranger ? Ce qu'il faut savoir    Kasserine: Une journée régionale sur les rituels du Hajj au profit de 230 pèlerins [Déclaration]    ISIE : Début de l'actualisation du registre électoral    Aujourd'hui, la crise migratoire sous la loupe du Parlement    Comment va s'organiser la succession du président iranien ?    Poulina propose 0,36 dinar par action de dividende    La Royaume-Uni alloue 12,7 Milliards de Dollars pour les victimes du scandale du Sang Contaminé    Lai Ching-te prête serment comme nouveau président de Taïwan et lance un appel à Pékin    Qatar annonce un excédent budgétaire de 549 millions de dollars, les détails …    Tunisie – Feki auditionné demain à l'ARP à propos des migrants irréguliers    Le président colombien réagit au tifo de l'Espérance sportive de Tunis    DERNIERE MINUTE : Le président iranien porté disparu après un accident de son hélicoptère    En photos - Manifestation de soutien au président de la République    Classement des gouvernorats par nombre de lits dans les hôpitaux publics    Finale aller Ligue des champions africaine : match nul entre l'EST et Al Ahly    Match EST vs Al Ahly : où regarder la finale aller de la ligue des champions samedi 18 mai ?    Henri d'Aragon, porte-parole de l'Ambassade de France en Tunisie: Allez l'Espérance !    Symposium international 'Comment va le monde? Penser la transition' à Beit al-Hikma    Rencontre avec les lauréats des prix Comar d'Or 2024    Hechmi Marzouk expose 'Genèse Sculpturale' à la galerie Saladin du 18 mai au 23 juin 2024    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'émission de l'emprunt obligataire national : opportunités et risques
Publié dans Business News le 08 - 05 - 2014

Le projet de lancer un grand emprunt national a fait vibrer la fibre patriotique chez les Tunisiens. Les attentes sont multiples, à savoir, pallier à la crise de liquidité, subvenir aux besoins gouvernementaux urgents de fonctionnement et sauver certaines grandes institutions publiques de la ruine. Cependant, la manœuvre est délicate au vu de son coût, de son impact sur l'endettement public et de la recherche de cohérence entre les buts poursuivis et les modalités de gestion.
On table sur une levée de fonds d'un montant global de 1.000 Millions de Dinars. Il s'agit, bel et bien, d'une somme modeste compte tenu de l'ampleur des besoins financiers de L'Etat. Le ministre des Finances et de l'Economie a annoncé que le lancement de l'emprunt sera entamé par une campagne de sensibilisation pour la mobilisation directe de 500 millions de dinars auprès de tous les Tunisiens avec un minimum de 10 dinars pour concrétiser une vraie action citoyenne, avec un programme spécifique d'animation par les jeunes.
Certes, les liquidités massives seront trouvées chez les investisseurs privés de référence, on serait dont amené à privatiser, relativement, la dette intérieure publique. Néanmoins, l'idée de l'emprunt destiné à soutenir une relance hypothétique pourrait se révéler onéreuse pour le contribuable en raison du choix des modalités de remboursement. Dans d'autres pays et afin de lever des montants les plus élevés possibles, l'objectif était de satisfaire, prioritairement, les attentes des souscripteurs, sans se soucier de la cohérence des modalités avec les finalités auxquelles était destiné le produit de l'emprunt.
Caractéristiques et justifications
Rappelons qu'en vertu du décret-loi du 22 Avril 2014, L'Etat tunisien émet un emprunt obligataire libellé en monnaie nationale où les souscriptions se feront auprès des intermédiaires en bourse et des filiales des établissements de crédit spécialisées en la matière.
Le projet permet de choisir entre trois types de souscriptions. La première permet une période de remboursement sur 5 ans pour une valeur nominale de 10 dinars. Le principal sera remboursé sur 4 tranches au taux de 5,95 %.
Le remboursement de la deuxième catégorie a été fixé sur 7 ans pour une valeur nominale de 100 dinars. Le principal sera remboursé sur 5 tranches à un taux d'intérêt de 6,15%.
Le délai du remboursement de la troisième catégorie a été fixé à 10 ans, à une valeur nominale de 100 dinars, sur 8 tranches et à un taux de 6,35%.
Selon les déclarations officielles, l'emprunt servira à juguler le déficit budgétaire. Pour mémoire, les besoins en financements du budget 2014 s'élèvent à 13 milliards de dinars répartis entre ressources extérieures à raison de huit milliards de dinars et cinq milliards de dinars pour les ressources intérieures.
Quelques données de grande importance ne sont pas pour le moment analysées avec précision. Il s'agit, notamment, du taux de rendement actuariel de l'emprunt qui est le taux annuel qui, à une date donnée, égalise à ce taux et à intérêts composés, les valeurs actuelles des montants à verser et des montants à recevoir. Il s'agit aussi de la duration correspondant à la somme des durées pondérées par les valeurs actualisées des flux à percevoir en intérêt et principal rapportée à la valeur présente de l'obligation.
Parait-il aussi que les neuf articles que comporte le projet du décret-loi déterminant les modes de souscription et du remboursement ne définissent pas, de manière claire, les structures de contrôle de la ressource financière à mobiliser selon les pratiques et les techniques de bonne gouvernance généralement admises en la matière.
Risques encourus
En règle générale, les émissions obligataires, et en particulier ceux qui sont garantis par L'Etat, ne comportent aucun risque pour le souscripteur. Toutefois, Dans le cas de l'emprunt objet de l'analyse, la non-synchronisation entre les maturités des émissions et la durée prévue pour son utilisation aura un impact certain sur le coût de l'opération.
L'affirmation émanant de la direction générale de la gestion des dettes et de la coopération financière au ministère des Finances et de l'Economie, selon laquelle la souscription à l'emprunt obligataire est considérée comme étant un investissement à moyen et long termes, prête, ainsi, à équivoque.
En vertu de la règle fondamentale en finance qui s'énonce comme l'absence d'opportunité d'arbitrage, on ne finance jamais un besoin à court terme par des ressources mobilisables à long terme, et inversement.
Le deuxième risque à évoquer se rapporte aux taux d'émission vu leur caractère fixe c'est à dire non adossé au taux directeur du marché monétaire. A ce titre, en cas de dérapages inflationnistes, les flux financiers qu'une obligation génèrera seraient réduits. Les investisseurs pourraient être fortement exposés à ce risque d'inflation compte tenu d'une volatilité accrue des paiements que promettra une obligation à taux fixe pendant la durée du titre. Plus la durée de vie de l'obligation est longue, plus élevé est son risque de taux d'intérêt. A contrario, plus sa durée de vie est courte, moins élevé est son risque de taux d'intérêt.
Un autre risque de taille pourrait être lié à la question épineuse de la liquidité, qui n'a pas été élucidée au niveau du décret-loi, dans le sens où il représente le degré de difficulté à pouvoir se défaire de son actif financier rapidement et au prix souhaité. Dans un marché peu liquide, l'investisseur qui souhaite vendre son actif devra, au mieux, consentir à un rabais substantiel sur le prix escompté pour se défaire de ses titres, au pire, il lui sera impossible de vendre. A contrario, dans un marché liquide, l'investisseur aura la possibilité d'acheter et de vendre des titres, facilement, rapidement et sans coût prohibitif. Le risque de voir le marché se geler sera d'autant plus élevé que la liquidité du marché est faible.
Tout en espérant que cette initiative soit couronnée de succès, il ne faut en aucun cas négliger l'effet des mobilisations des souscriptions sur les besoins financiers bancaires qui sont déjà en souffrance, d'autant plus que le taux d'épargne des Tunisiens ne dépasse pas 15% à fin 2013 et que tous les efforts des investisseurs privés sont orientés à équilibrer leurs cycles d'exploitation reléguant au second rang l'investissement.
*Spécialiste en gestion des risques financiers


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.