Une information publiée lundi 26 mai vers minuit par Echourouq annonce que le député de l'Alliance démocratique Mahmoud Baroudi a été limogé de son parti. La décision a été prise avant-hier par la commission du règlement intérieur, selon le journal. Le motif est que Mahmoud Baroudi serait un peu trop bien informé et on le soupçonne, donc, d'être proche de hauts responsables sécuritaires. Autre reproche fait à M. Baroudi, sa proximité supposée avec Nidaa Tounes. Business News a contacté trois responsables de l'Alliance démocratique qui nous annoncent qu'un démenti officiel sera publié dans les plus brefs délais. Ce qui s'est passé, c'est un véritable coup d'Etat décidé par quelques dirigeants de l'Alliance reconnus pour leurs positions radicales proches du CPR et des islamistes. Mahmoud Baroudi étant en congé de paternité n'était informé d'aucune réunion de ce genre et encore moins de son limogeage. Quant au secrétaire général du parti, Mohamed Hamdi, il est à Gafsa et n'est pas non plus au courant de cette histoire de limogeage. La vérité est que l'Alliance démocratique connait, depuis quelque temps de fortes dissensions internes entre deux tendances. L'une proche des démocrates modernistes, incarnée par Baroudi, Smaoui et Ben Gharbia et l'autre proche des islamistes et CPR. Les premiers privilégient une alliance avec les partis modernistes, les seconds cherchent à s'approcher des Tayar de Abbou voire même du CPR. Il y a également une guerre d'ego. Mahmoud Baroudi étant devenu une véritable vedette et réussit à s'introduire facilement auprès des médias et dans plusieurs hautes sphères politiques et diplomatiques, tout comme Mehdi Ben Gharbia. Jalousés, certains de leurs camarades aimeraient bien les écarter de l'Alliance démocratique dans l'espoir de se faire une place, et usent pour cela du langage « révolutionniste » primaire et populiste, nous dit-on. Mehdi Ben Gharbia est plus ou moins immunisé grâce à ses financements, on cherche donc à écarter Mahmoud Baroudi.