Une séance de dialogue avec le gouvernement se rapportant à la situation sécuritaire en Tunisie a eu lieu, lundi 23 juin 2014, à l'Assemblée nationale constituante. Etaient présents, les ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Justice, des droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, mais aussi, le directeur de la sûreté nationale, le commandant de la Garde nationale et le chef d'Etat-major de l'armée de terre. A cette occasion, Lotfi Ben Jeddou a précisé que 17 terroristes avaient été arrêtés durant les cinq premiers mois de 2014, précisant que 687 affaires de terrorisme avaient été enregistrées incluant 945 personnes impliquées. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs indiqué que 256 individus mêlés aux réseaux d'envoi des jeunes en Syrie avaient été arrêtés et que plusieurs attaques terroristes au niveau des frontières avaient été déjouées. M. Ben Jeddou a tenu à préciser que la lutte contre le terrorisme est un travail continu vu que les arrestations de terroristes et la confiscation d'armes et d'explosifs se font quotidiennement, indiquant que le ministère de l'Intérieur préfère souvent ne pas dévoiler certaines opérations pour préserver l'économie tunisienne. D'un autre coté, le ministre a annoncé que des mesures urgentes ont été prises au niveau des gouvernorats de Jendouba, du Kef et de Kasserine, à savoir, le déploiement d'unités d'intervention rapide afin de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Il a estimé que l'opération terroriste de Kasserine a révélé un dysfonctionnement au niveau sécuritaire, assurant que le ministère prendra à l'avenir les dispositions nécessaires pour pallier à toute attaque. Lotfi Ben Jeddou a appelé les médias, et en particulier les chaînes de télévision, à diffuser des spots de sensibilisation aux dangers de la pensée takfiriste et à prévenir contre la culture de la mort, critiquant en cela l'absence de mobilisation dans ce sens. Interrogé sur la question de la sécurité parallèle, Lotfi Ben Jeddou a indiqué que le ministère de l'Intérieur faisait face à des pressions exercées par des sécuritaires restés, « fidèles », aux anciens directeurs limogés après la révolution. Il a également tenu à préciser que des partis tentent une implantation au sein du ministère de l'Intérieur, appelant à dénoncer les individus impliqués dans la « sécurité parallèle » et de présenter leurs noms pour enquête. M. Ben Jeddou a en outre déclaré que Mehdi Jomâa s'attelait à réformer le système de renseignement dans le but d'établir une agence spécialisée.