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J'ai du mal à croire que la police de l'aéroport Tunis-Carthage ne le sait pas
Publié dans Business News le 29 - 06 - 2014

Elue des Tunisiens en France, je prends l'avion très régulièrement et, depuis plus de 2 ans je suis témoin de certaines choses qui se produisent à l'aéroport Tunis-Carthage qui ne doivent plus être tues. Je ne m'arrêterai pas sur le service des bagages car on est, à ce niveau, au cœur du drame que connait le pays quant au rapport au travail mais sur le manège autrement plus grave : le manège des taxis que je prends régulièrement.
Un touriste qui arrive, fait son premier contact avec le pays à l'aéroport, d'où l'importance de l'accueil auquel tous ceux qui travaillent sont en quelque sorte les ambassadeurs du pays.
En effet, si depuis quelques temps on a l'impression que les choses se sont un peu organisées, ce n'est en réalité que façade. Il n'y a certes plus des taxis partout et le passage par la case station est quasi obligatoire, avec en prime un policier qui soit disant régule et veille à ce qu'il n'y ait pas de dépassements et que l'ordre d'arrivée des clients soit respecté, mais la réalité est autre.
Il faut savoir que les taxis choisissent en amont d'avancer vers la station ou pas, de céder le passage à une autre voiture et de guetter le client au loin en fonction du comportement du client: celui qui est un peu perdu cherchant à comprendre les règles, ou « le sûr de lui et connaissant les lieux », l'étranger ou le Tunisien, et là les cartes sont un peu brouillées car le faciès ne révèle pas toujours la réalité (entre le « wild liblad » qui rentre d'un séjour à l'étranger, le « mezigri » qui rentre au pays, le libyen qui est à son premier voyage ou l'habitué des lieux, l'algérien,… c'est donc un peu plus compliqué qu'il n'y parait…) mais beaucoup se transforment en « profileurs ».
Nous-mêmes clients habitués des taxis avons fini par repérer des profils : l'ancien du métier, qui a un sens du service et n'est jamais en short, les plus récents et là plusieurs profils : celui qui connait son métier et celui qui vous demande de le guider car il ne connait même pas les rues principales du centre ville (à se demander comment il a eu son permis taxi) et aussi le clandestin qui conduit avec les yeux rivés sur le rétro et qui n'hésite pas à vous planter dans une rue avant la fin de la course)
Je fais visiblement partie des clients qui se retrouvent dans les catégories prisées (souvent j'ai droit au « hsibtik moukch aaycha fi tunis » pour eux je suis classée dans la catégorie « mazigri », donc disposant de beaucoup de devise et se devant de ne pas regarder la note car ça serait faire preuve d'un manque de patriotisme et d'un manque de solidarité avec ceux qui triment au pays)
Scénarios vécus à l'aéroport :
 Vous montez en voiture et vous donnez votre adresse, le test commence, il accepte, ne pose aucune question, met son compteur en marche et il démarre c'est votre bon jour. C'est tellement rare que vous lui laissez un pourboire à l'arrivée.
 Vous ne pouvez pas monter, la portière est bloquée, il faut répondre à une question avant : vous allez où ? La réponse une fois sur 2, ce n'est pas ma route ou bien je n'ai pas attendu 1h pour une petite course. Première infraction. Un policier est dans le coin, il fait avancer une autre voiture et ne dit rien.
 Vous montez, vous donnez votre destination, vous avez droit à une belle grimace parfois suivie d'un commentaire désobligeant, (en bref, vous êtes coupable de faire perdre de l'argent au « taxiste »), il démarre et ne met pas son compteur.
1/ La première fois j'ai rappelé la chose, j'ai eu droit à un déluge de doléances et en prime on m'a demandé de régler en plus du compteur deux choses : mon bagage 5d (ma petite valise était à côté de moi car il n'a pas daigné ouvrir son coffre) et les frais de stationnement. J'ai eu droit à une longue explication à ce propos : « Dans tous les pays du monde il existe un forfait de stationnement payable en fonction du temps d'attente », si l'attente est d'une demi-heure c'est 10d et on rajoute 5d par 15mn. Malheureusement, je n'ai dû visiter que les pays où cela n'existe pas et quand j'ai demandé comment savoir avant de monter en voiture le temps d'attente qu'on va nous facturer, j'ai eu droit à une réponse épique mais prononcée sur un ton très sérieux « moi je sais combien de temps j'ai attendu ». J'ai essayé vainement de lui expliquer que ceci n'est pas légal mais il en avait décidé autrement. J'arrive à destination le compteur affiche 4,8d je règle ma course en lui remettant un billet de 5d, il s'offusque me fait tout un cinéma, je résiste et descend sans dire un mot alors qu'il réclamait 20d.
2/ La deuxième fois, j'ai laissé faire, j'arrive à destination, il me dit « ah j'ai oublié le compteur mais ce n'est pas très grave je pense pour vous, ça sera 20d avec la valise (toujours sur le siège à côté de moi), c'était la même course que 15j plus tôt. J'ai sorti un billet de 5d en précisant que c'était le prix que j'avais l'habitude de payer et suis descendue, il a commencé à me menacer, j'ai proposé qu'il note mon N° de CIN pour porter plainte contre moi et là silence !
3/ La troisième fois, il ne met pas le compteur et me le signale. Pour l'aéroport c'est au forfait et non au compteur. Ah, bon et combien ça coûte ? Ça sera 15d pour vous exceptionnellement au lieu de 25d. Je rétorque : Je veux le compteur et je n'ai pas l'intention de descendre. Un trajet infernal car tout le long j'ai eu droit à la grand-mère malade, au fils handicapé, à la femme déprimée, au frère qui doit entrer en clinique, etc. Le monsieur vivait tous les malheurs du monde en même temps et j'étais injuste. J'ai demandé le nom et les coordonnées de la grand-mère pour vérifier sa prise en charge médicale, etc. là coup de théâtre, ce n'était plus la sienne mais celle du voisin qui était comme la sienne. J'arrive je règle la course affichée au compteur et descend.
Lorsque vous posez des questions aux « taxistes » qui vous déposent à l'aéroport mais ne font pas partie des habitués de la station vous avez droit à la même réponse « douleb kbir ya madam wi nass elkull ta3raf » « femma hatta boulisiya yikhdmou taxi ya madam, we kan ta3raf..» et visiblement tout le monde sait.
Je ne croirai aucun responsable et aucun syndicat tant que je ne les ai pas vus à l'œuvre pour s'attaquer à la corruption et aux infractions de tous genres. Aucun d'eux ne peut être crédible à mes yeux s'il ferme les yeux et ne s'attelle pas au chantier de la reconstruction du pays en éradiquant ces pratiques. On a tous une responsabilité. En faisant la queue comme tout le monde et en refusant le clientélisme, en respectant la loi et les règles, en sanctionnant les infractions sans corporatisme,…
Hier, une étrangère a pris un taxi à l'aéroport, elle n'a pas eu le réflexe de changer de l'argent avant, elle a voulu payer 10dollars, jusqu'au quartier Ennasser, le taxi lui a soutiré 100dollars. Elle a eu peur, elle a payé. Je vous dispenserai de toutes les histoires incroyables mais vraies à propos de ce trafic bien organisé et bien huilé. C'en est un parmi mille autres mais c'est le premier contact avec notre pays. Une vitrine bien fissurée ne peut convaincre ni séduire. C'est une invitation à quitter le territoire…
* Nadia Chaabane est élue d'Al Massar


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