L'ancien dirigeant démissionnaire d'Ettakatol, Ziad Miled, fait le constat de la déroute actuelle que subit l'Instance supérieure indépendante pour les élections, et épingle la troïka, l'accusant d'être derrière cette situation. « Lorsque Kamel Jendoubi devait quitter l'ISIE, dit-il, j'étais (très humblement) de ceux qui disaient que c'était grave. Nous dilapidions un bien public très précieux qui était LA COURBE D'EXPERIENCE accumulée par l'ancienne ISIE. Tout est perfectible, mais il fallait capitaliser dessus et ne pas tout détruire. Malheureusement le syndrome du 23 octobre 2011 est tenace, le syndrome de l'autodestruction, de l'autoflagellation, de l'autodénigrement. Le même Kamel Jendoubi avait attiré l'attention sur les risques majeurs que présentait la nouvelle loi sur l'ISIE. Il n'a été ni suivi par les députés de l'ANC, ni par les partis politiques. Puis il a été attaqué de manière honteuse sur la base d'un prétendu rapport de la cour des comptes distribué en sous main par les gouvernements de la troïka de l'époque. On a menti de manière FORT MINABLE sur un homme FORMIDABLE. Bienvenu à Stromae au festival de Carthage. Bon spectacle à ceux qui ont eu des places. » L'intervention de Ziad Miled n'est pas fortuite. Cet ingénieur-avocat, enseignant le droit de la régulation ; et observateur avisé de la vie politique, actuellement plutôt proche du Massar, réagit aux multiples ratages de l'ISIE et surtout, ce qui est le plus grave, le piratage de ses plateformes. Plusieurs observateurs politiques craignent le pire suite à ces actes de piratage puisque le risque de fraude et de manipulation lors du comptage des électeurs ou des voix est devenu bel et bien réel. Il ne s'agit pas de jeter le doute sur la transparence des élections à venir, il s'agit de faire de simples constats qui s'ajoutent à certaines nominations partisanes dans certains organismes publics clés en informatique. Une conclusion à tout cela s'impose pour les observateurs et acteurs de la vie politique tunisienne. Pendant ce temps-là, les Tunisiens font la queue devant les boulangeries et les guichets du Festival de Carthage.