L'Organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé, dans un communiqué publié jeudi 4 septembre, les autorités tunisiennes à ouvrir une enquête approfondie et indépendante sur la mort, le 23 août dernier, à Kasserine, de deux filles suite à des tirs des forces de l'ordre. Elle a, également, réclamé la poursuite en justice de tout agent des force de sécurité dont on prouve la culpabilité, dans l'usage de la force meurtrière illégalement. «Les autorités tunisiennes affirment qu'elles ont réformé les forces de l'ordre après le meurtre de centaines de personnes illégalement lors de la révolte de 2011 mais les derniers opérations meurtrières prouvent l'urgence d'ouvrir une enquête publique et indépendante pour que les agents responsables de cet incident (les policiers) soient jugés», a indiqué le directeur adjoint du bureau de HRW pour la région MENA, Eric Goldstein. Dans ce contexte, HRW a rappelé les deux versions contradictoires des faits avancées par le ministère de l'Intérieur et la famille des victimes . Le communiqué indique qu'un membre de HRW, en se rendant sur les lieux de l'incident, le 30 août dernier, a constaté que la route était dans un piteux état avec plein de nids-de-poule, comme décrite par les témoins, et donc il n'est pas pratique d'y conduire un véhicule avec des hautes vitesses. Par ailleurs, le HRW indique que le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohamed Ali Aroui a précisé le 1er septembre à l'organisation que le ministère n'a ni placé en garde les agents impliqués dans la fusillade, ni procédé à leur suspension provisoire. En effet, le ministère se serait limité à ouvrir une enquête administrative interne alors que le juge d'instruction auprès du Tribunal de première instance de Kasserine avait ordonné l'ouverture d'une information judiciaire.
