En pointant du doigt les politiques de développement implémentées par l'ancien régime, le parti Al Joumhouri présente à l'endroit de ses électeurs un programme électoral renfermant 25 réformes majeures afférentes au domaine socio-économique. La vision d'Al Joumhouri s'oriente vers une résolution des problèmes économiques que la Tunisie a hérités et de ce qu'ils ont engendré comme mécanismes de promotion humaines grippés et l'existence des inégalités à plus d'un titre. Ainsi, Al Joumhouri esquisse dans son programme une batterie de mesures dont le but est d'entreprendre de grands chantiers d'infrastructures et d'équipements pour la relance économique, d'instaurer une certaine équité entre les régions, de rehausser le niveau du pouvoir d'achat ainsi que d'assainir l'environnement économique. Al Joumhouri défend dans les textes de son programme l'idée de ne pas choisir entre l'option d'une croissance économique forte et celle d'une réduction du déficit courant. Selon le constat apporté par le parti, la Tunisie a connu une croissance très médiocre depuis l'année 2011, eu égard au fait qu'elle soit basée sur la consommation et l'importance plutôt que sur la production. De ce fait, et en vue d'apporter le financement nécessaire aux mesures sociales et la reprise économique, Al Joumhouri propose l'adoption d'un modèle économique nouveau qu'il qualifie d'à la fois ambitieux et réaliste et qui met à contribution plusieurs aspects à savoir : des politiques actives pour l'emploi, une réforme fiscale, une industrie fondée sur les activités à forte valeur ajoutée et les nouvelles technologies, un secteur touristique désendetté et rénové, une agriculture modernisée ainsi qu'un appel aux investissements directs étrangers et en cas de besoin à l'emprunt extérieur. S'agissant de l'inadéquation qui perdure entre le profil des diplômés du supérieur et les besoins du tissu économique conduisant à la prolifération du phénomène du chômage, Al Joumhouri voit la solution à cette situation dans une croissance soutenue. Une croissance qui serait, en effet, hissée au moyen de l'investissement productif ainsi que la consommation des ménages. L'économie innovante caractérisée par une forte valeur ajoutée est de même grandement recommandée dans le cadre de la lutte contre le chômage des jeunes diplômés. A ce titre, Al Joumhouri s'engage dans son programme électoral, à la mise en œuvre d'une stratégie dite proactive fondée sur une série de piliers. Il s'agit dans un court terme (une année) de la législature, ainsi que de l'investissement public sur des projets à long terme et rentables : un vaste programme d'infrastructures sera de ce fait lancé. Al Joumhouri prône un nouveau mode de développement qui affranchira la Tunisie d'une croissance soutenue au terme des cinq prochaines années avec un taux moyen d'environ 5% par an, ainsi que de la hausse de l'emploi en faisant face à la demande et en résorbant la moitié du stock de demandeurs sur une dizaine d'années. Ainsi, Al Joumhouri propose dans son manuel électoral que les programmes économiques, sociaux et environnementaux soient financés par le biais d'une augmentation sensible du budget d'investissement public et qui passerait à pas moins de 10 milliards de dinars. Le parti Al Joumhouri ambitionne de faire porter le taux d'investissement de manière graduelle de 22% à 29% du PIB sur les 5 à 6 années à venir. Dans la même logique, une économie à structure de production intensive en technologie est à promouvoir tout en conciliant aussi bien l'objectif de croissance et de compétitivité que celui de la réduction du taux de chômage. Une autre des propositions d'Al Joumhouri mérite un arrêt : la création d'un ministère de l'économie, des finances et de la coopération qui coiffera l'actuel MEF ainsi que le ministère de l'industrie et de la technologie. Al Joumhouri entend dans son programme électoral assainir l'environnement économique ainsi que le climat des affaires. Il procédera par le moyen de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et la concurrence déloyale, l'amélioration des services administratifs rendus au secteur privé, l'élargissement des prérogatives du conseil de la concurrence et notamment la restructuration et la modernisation de l'administration des douanes. Al Joumhouri ambitionne, de même, de repositionner les marchés publics en externalisant de nombreux services à parti des administrations et vers les entreprises (Assistance à Maîtrise d'Ouvrage). Le système bancaire, au regard de l'importance qu'il requiert dans le tissue économique national, tient une place particulière dans le programme électoral d'Al Joumhouri. Ce dernier fait constat d'un manquement de la part des banques en ce sens qu'elles n'assument pas suffisamment leur rôle en tant que principale source de financement de l'économie, particulièrement les PME. De ce fait, Al Joumhouri propose de moderniser le cadre réglementaire en vue d'inciter les banques à améliorer les techniques de gestion du risque, de réformer les banques publiques au travers d'une recapitalisation accompagnée de profondes réformes, de mettre en place un partenariat bancaire public-privé efficace, de réviser la loi sur les entreprises en difficultés économiques par une étude au cas par cas, d'étendre l'accès aux demandeurs de crédit, d'élargir l'information bancaire par la création de bureaux de crédit privés ainsi que de promouvoir la micro-finance par le biais d'un cadre juridique permettant le renforcement de l'assise financière notamment. Dans le chapitre de la fiscalité, le parti Al Joumhouri étale une série de mesures dans le but de réviser le système fiscal en place. Par exemple, le barème de l'impôt sur le revenu sera révisé pour que la progressivité de l'impôt soit favorable aux couches les plus défavorisées. Aussi, le régime forfaitaire sera-t-il de même révisé aussi bien pour le forfait d'impôt que pour le forfait d'assiette (professions non commerciales). Quant aux exonérations en matière de TVA, elles seront supprimées progressivement afin d'éviter la rémanence fiscale et assurer la neutralité de cette taxe. Le programme électoral du parti Al Joumhouri renferme des mesures et tel qu'il l'a mentionné, optimistes et réalistes à la fois. Des mesures qui ont beaucoup en commun avec les programmes électoraux d'autres partis politiques de différentes sensibilités. Eu égard aux besoins identifiés du pays sur le plan socio-économique, les candidats aux législatives se sont trouvés sur une même longueur d'ondes à quelques traits près, quant aux mesures proposées. Du reste, la mise en œuvre de ces mesures différera d'un parti à un autre, et à celui qui offrira le modèle le plus efficace qui saura à même de satisfaire lesdits besoins.