Les appels au calme et à l'unité se sont multipliés ses dernières heures. En effet, depuis le lendemain du premier tour des élections présidentielles, les deux clans gagnants se livrent une guerre sans merci avec parfois des discours haineux et provoque la division du peuple tunisien. C'est pour cela que des partis politiques ainsi que certaines organisations de la société civile ont lancé des appels aux candidats Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki pour privilégier l'intérêt de la Tunisie et préserver l'unité du pays dans cette période délicate et décisive de l‘histoire du pays. Le Front populaire a indiqué qu'il suit avec inquiétude «le discours nerveux, diffamatoire et diviseur des deux adversaires qui appelle à la violence, à la haine et parfois même aux rixes, et qui menace l'unité du pays». Il appelle donc les deux parties à privilégier l'intérêt du pays et à s'éloigner des discours qui divisent le peuple. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) les a mis en garde contre leurs discours diviseurs et leur comportement étranger aux coutumes de la société tunisienne connue pour son unité et son harmonie. La centrale syndicale a appelé tout le monde au respect de la loi électorale, à privilégier l'intérêt de la Tunisie et à mettre en avant des discours qui présentent leurs programmes et leurs projets au lieu de favoriser la guerre des personnes et des intérêts. «Tout autre comportement peut mener le pays au chaos et à la discorde», a prévenu l'UGTT. La Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) a refusé toutes les incitations à la haine rappelant que chacun a le droit d'avoir sa propre opinion et de l'exprimer librement. Ceci dit, la ligue a constaté lors du premier tour et de l'annonce des résultats que certains discours politiques ont dérapé. Elle appelle, donc, les candidats du deuxième tour et leurs acolytes à exprimer leurs avis dans le cadre du respect de l'autre et de leurs droits. La LTDH a appelé, dans ce contexte, à éviter les discours haineux, d'intimidation et la propagation de rumeurs ainsi qu'à la retenue et à l'élévation du niveau des débats.