La Chambre Tuniso-Française de Commerce et d'Industrie CTFCI a organisé, jeudi 11 décembre 2014, un déjeuner-débat avec le ministre des Finances et de l'Economie, Hakim Ben Hammouda, autour du thème de la réforme fiscale et du projet de la loi de Finances 2015. Cette rencontre s'est tenue au lendemain de l'adoption du budget de l'Etat et de la loi de Finances 2015 par l'Assemblée des représentants du peuple. Hakim Ben Hammouda a dressé brièvement les grands contours de la séance plénière tenue à l'effet, et fait part, par la même, des inquiétudes du ministère quant à la non possibilité de l'adoption de la loi de Finances 2015 dans les délais constitutionnels. « Je croyais réellement que les députés n'y arriveraient pas, par surcroît face à la complexité de certains articles de la loi. Cependant, le président de la commission des Finances au sein de l'ARP, Slim Besbès, avait proposé l'idée de débattre de la loi au sein de la commission afin de gagner du temps, ce qui a effectivement facilité les choses » a expliqué Hakim Ben Hammouda. S'agissant de la réforme fiscale, le ministre des Finances et de l'Economie a indiqué que l'objectif de celle-ci était en l'occurrence de réaliser la réconciliation entre l'administration fiscale et le contribuable. Et de noter que l'évasion fiscale en Tunisie n'est pas aussi importante qu'on le laisse croire. « Cacher son impôt est plus compliqué que de le payer, et tout le monde me dit qu'il paye souvent son impôt » a-t-il précisé. Hakim Ben Hammouda a de même indiqué que le gouvernement tunisien n'a jamais connu un taux aussi important de recouvrement des impôts que cette année 2014. « Etablir une confiance entre l'administration fiscale et le contribuable, en l'occurrence l'entreprise, est d'une importance capitale pour la résolution du problème de paiement d'impôts » a ajouté le ministre des Finances. Par ailleurs, Hakim Ben Hammouda a annoncé une disposition de grande envergure dans le cadre de la réforme fiscale, à savoir la possibilité, désormais, pour les contribuables de récupérer leur crédit d'impôt dans un délai de deux semaines. « Un député avait proposé dans ce sens d'exiger de soumettre à un redressement fiscal celui qui optera pour la récupération du crédit d'impôt. Cette proposition est carrément absurde à mon sens ! » S'est exclamé Hakim Ben Hammouda. S'agissant de la capitalisation des banques, article 14 dans la loi de Finances et qui a suscité une vive polémique, M. Ben Hammouda a dit que cette disposition s'inscrit dans le cadre de tout un programme de restructuration du secteur bancaire. Aussi, le ministre des Finances a-t-il indiqué qu'il a été décidé de céder les parts de l'Etat qui s'établissent aux environs de 12% dans le capital de huit banques publiques pour en verser les revenus dans un fonds de restructuration. « Nous avons constaté que ces parts n'apportent rien à l'Etat au regard de la situation financière précaire de ces banques et l'ancien président Habib Bourguiba disait : réunir des pauvres ne donne pas de riches ! » a-t-il conclut.