Invité au plateau de Midi Show du vendredi 12 décembre 2014 sur Mosaïque Fm, le directeur de campagne de Moncef Marzouki, Adnene Mansar, est revenu sur la polémique suscitée par la publication, dans le journal officiel, d'une décision présidentielle portant sa signature et suite à laquelle on l'a accusé d'avoir signé en sa qualité de ministre chef du Cabinet et ce à une date ultérieure à sa démission dudit poste. M. Mansar a expliqué que la publication des arrêtés au JORT se fait des jours, voire des mois après leur signature et approbation, ajoutant qu'il avait paraphé le document en question à l'époque où il était en exercice de ses fonctions de chef du cabinet. « Le bordereau porte la date du 22 octobre. Ceci dément les fausses accusations qu'on voulait me faire porter », a-t-il déclaré. Et de poursuivre qu'il aurait souhaité ne pas perdre son temps à répondre à des futilités et des « mensonges débiles qu'on pourrait démentir en trois secondes », indiquant, à ce propos, que « par ce mensonge », on voulait démontrer, à tort, l'incompétence de toute la chaîne hiérarchique de la présidence de la République. « Vous pensez que le président aurait signé le document, si celui-ci avait comporté un vice quelconque ?» s'est-il interrogé. Durant l'interview, Adnane Manser a essayé, d'emblée, de biaiser une question de l'animateur sur le programme électoral de M. Marzouki en déplaçant le débat sur la confrontation à la télé avec le candidat de Nidaa Tounes, indiquant, dans ce contexte, que BCE n'a pas encore décliné le défi que son concurrent Moncef Marzouki lui avait lancé. « Ce débat est essentiel pour que chacun des finalistes expose son programme devant les Tunisiens», a-t-il argué. Face au journaliste qui a insisté pour que soient données les grandes lignes du programme, M. Mansar a répondu « Notre programme émane d'un travail de trois ans au sein de la présidence ». Et de souligner « Nous coopérerons avec le futur gouvernement dans le cadre du respect de la constitution », « Il n'y aura pas de blocage », a-t-il martelé. Critiquant son adversaire au deuxième tour, Adnene Mansar est revenu sur les déclarations de BCE qui, selon ses dires, traitaient une partie des électeurs d'extrémistes religieux. Il est également revenu sur le passé politique de M. Caïd Essebsi sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali, évoquant, à ce titre, « sa responsabilité dans la falsification de plusieurs scrutins ». Toujours dans le but de déprécier son rival, le directeur de campagne de Moncef Marzouki dit s'être étonné d'entendre BCE appeler à la création d'un conseil commun qui réunit les deux corps armés tunisiens : celui de l'Armée national et le corps sécuritaire. « Je suis surpris de cette déclaration, car une loi dans ce sens existe déjà et le président Marzouki s'est employé pour son activation » a-t-il lâché. En matière de diplomatie, M. Mansar a considéré que la position prise officiellement par la présidence de la République quant aux événements en Egypte montre qu'il s'agit d'une position de principe loin des tractations politiques. Quant au dossier syrien, il révèle que des forces étrangères avaient exercé des pressions sur la Tunisie pour soutenir l'idée d'armer l'opposition syrienne, mais la présidence ne s'est pas pliée à leur volonté. Commentant la position du Front populaire qui consiste à barrer la route au candidat Moncef Marzouki, M. Mansar déclare que la forme avec laquelle le communiqué avait été rédigé laisse à croire qu'il a été écrit en dehors des bureaux du FP, insinuant, ainsi, que le FP aurait cédé à des pressions extérieures. En fin de l'interview, Adnene Mansar a déclaré que son candidat reconnaitra les résultats des élections en cas de défaite, à condition que celles-ci soient transparentes. « Ce sont l'ISIE, le tribunal administratif et la société civile qui jugeront de la transparence de ces élections » a-t-il conclu. E.Z.