Le membre de l'Instance Vérité et Dignité, Zouheir Makhlouf a déclaré, vendredi 16 janvier 2015, que l'IVD a reçu, depuis le début de ses travaux, 3750 plaintes à raison de 200 plaintes par jour. Dans une déclaration accordée à la TAP, M. Makhlouf précise que 11,5% des plaignants sont des femmes et 88,5% sont des hommes. Selon le membre de l'Instance, parmi les plaignants il y a "des syndicalistes, d'anciens prisonniers politiques du temps de Bourguiba et de Ben Ali, des islamistes et des militants de gauche". Il a également indiqué que certaines plaintes se rapportent aux événements de la révolte du pain de 1984 et du jeudi noir de janvier 1978. Zouheir Makhlouf affirme que les plaintes concernent principalement : des faits de torture, de disparition, de viol, de meurtre, de procès partiaux, d'appropriation de biens d'autrui par les neveux et beaux frères de l'ancien président Ben Ali, outre des demandes de compromis de réparation de préjudices subis. Par ailleurs, on apprend qu'un certain nombre de plaintes ont été déposées contre « des hommes politiques ayant appartenu aux régimes de Bourguiba et Ben Ali, dont certains sont encore en activité sur la scène politique ». D'autres contre des hommes politiques « ayant fait partie de la Troïka pour des affaires de violation des droits de l'Homme et contre d'anciens opposants sous les deux régimes précédents pour des faits de corruption ». L'instance a, d'autre part, été saisie de dossiers d'un certain nombre de Tunisiens ayant subi un préjudice du fait de la Guerre du Golfe de 1991 et auxquels l'Etat n'avait pas reversé les indemnisations accordées par l'ONU. Zouheir Makhlouf a finalement annoncé que des commissions seront mises en place d'ici deux semaines pour instruire les dossiers reçus soit pour saisir les tribunaux, soit de les verser aux procédures d'arbitrage et de compromis.