Intervenant sur les ondes d'Express Fm, aujourd'hui lundi 19 janvier 2015, Boujemâa Remili, directeur exécutif de Nidaa Tounes, est revenu sur la vision de son parti autour de la composition du nouveau gouvernement de Habib Essid ainsi que la participation éventuelle de membres d'Ennahdha. Répliquant à Yassine Brahim, président de Afek Tounes, qui est intervenu avant lui dans le cadre de la même émission, Boujemâa Remili a affirmé que les différents partis sont actuellement en concertation, entre eux, mais aussi avec le futur chef du gouvernement. Rappelons que M. Remili a rencontré hier, dimanche 18 décembre, le chef du gouvernement chargé, Habib Essid. Une rencontre au cours de laquelle, M. Essid a fait part au cadre de Nidaa Tounes d'une proposition servant à éviter l'éparpillement et la perte de temps et à « partir de ce qui est déjà en place en l'améliorant et en présentant des objectifs clairs en matière de réformes et de restructuration ». Au sujet de l'éventuelle participation d'Ennahdha au futur gouvernement, Boujemâa Remili n'a pas souhaité donner de réponse claire à ce sujet, déclarant que cette question n'a pas encore été tranchée pour l'instant. Cependant, le cadre de Nidaa Tounes explique que deux éléments importants sont à prendre en compte dans ce choix. Il affirme, dans ce sens, que les Tunisiens ont donné leurs voix à Ennahdha lors des élections et qu'il ne fallait ignorer cette donnée, mais aussi que le gouvernement devra bénéficier d'un soutien confortable afin de ne pas perdre la confiance du parlement à la première occasion ». « Ennahdha fait partie du pouvoir, mais pas nécessairement du gouvernement. Sa participation fait l'objet de réflexions et discussions », affirme M. Remili. Le cadre de Nidaa explique, dans ce sens qu'Ennahdha peut soutenir le nouveau gouvernement sans en faire partie. Le parti peut en effet faire son entrée au gouvernement en proposant les noms de ministres indépendants que le parti approuve, sans pour autant qu'ils en fassent partie. « Un consensus peut être trouvé, entre les différents partis, sur des ministres indépendants qui seraient proposés par Ennahdha», affirme M. Remili en expliquant que cette éventualité est actuellement posée. Dans cette interview, M. Remili a déclaré qu'il était souhaité de ne reconduire aucun ancien ministre de Ben Ali, de la Troïka ou même du gouvernement de Mehdi Jomâa dans une volonté de « tourner la page de la transition et de commencer avec du neuf ». Et d‘expliquer que le gouvernement de Mehdi Jomâa a eu un bilan économique négatif, inférieur même à celui réalisé par la Troïka et ce « compte tenu de la situation particulière dans laquelle ce gouvernement a travaillé ». Par ailleurs, Boujemâa Remili a affirmé qu'aucun nom n'a été tranché pour l'instant au sujet des différents ministères, mais que « si on arrive à un consensus avec toutes les parties, un gouvernement sera constitué le 1er février, il est même possible que le gouvernement soit finalisé au courant de cette semaine ».