Cela fait longtemps que Mohamed Abbou n'a pas réussi à faire parler de lui dans les médias. Pour y parvenir, il a trouvé le « filon » consistant à utiliser le nom du leader Habib Bourguiba. Dans un post publié sur page FB, le SG du parti Attayar (trois sièges au parlement) a émis des réserves sur le retour de la statue du premier président de la Tunisie au centre-ville de Tunis. Dans ce post, Abbou dénigre le fondateur de la Tunisie moderne en indiquant que la révolution s'est élevée contre Ben Ali et son régime qui n'est que le prolongement du régime bourguibien. Et de relativiser le bilan de Bourguiba en indiquant que le président de la République a gouverné la Tunisie dans les mêmes conditions que la Corée du Sud, mais qu'il a laissé, à son départ, un pays sous développé (texto), alors que la Corée du Sud est devenue aux premiers rangs dans tous les domaines. De fait, conclut Abbou, on ne peut pas honorer Bourguiba en remettant sa statue à la place de la révolution. Cette place, propose-t-il, a besoin d'une nouvelle statue reflétant la journée du 14 janvier 2011 devant le ministère de l'Intérieur. « Cette statue doit être créée par des Tunisiens pour leur rappeler leur unité en cette journée historique marquant le passage de siècles tyranniques à un régime démocratique », indique le président d'Attayar.
Il est bon de rappeler à celui qui compare la Tunisie à la Corée du Sud, que l'un des handicaps principaux que traine la Tunisie depuis des décennies, tous régimes confondus, demeure dans la productivité. Quand il a été ministre, sous le premier gouvernement de la troïka, Mohamed Abbou a creusé encore davantage ce handicap en déclarant le samedi comme une journée de repos hebdomadaire et que la séance unique estivale a été prolongée de quinze jours par son chef du gouvernement de l'époque Hamadi Jebali.
On notera par ailleurs qu'il n'y a pas que Mohamed Abbou qui a dénigré Habib Bourguiba, deux jours seulement après le quinzième anniversaire de sa mort. L'ancien député Samir Ben Amor, celui-là même qui quittait l'assemblée quand on y entonnait l'hymne national, s'est permis toute une révision de l'Histoire de la Tunisie en accusant le président défunt d'avoir spolié la Tunisie et de trainer des scandales de corruption. Mohamed Abbou et Samir Ben Amor figurent, tous deux, parmi les membres fondateurs du CPR, parti de l'ancien président Moncef Marzouki.