Zitouna : la condamnation de Bssais et Zeghidi n'est pas liée à la liberté de presse ou d'expression    Cérémonie en l'honneur de Mongi Bawendi, prix Nobel de Chimie 2023 : Une source d'inspiration pour nous tous    Pourquoi | Des communes aux abonnés absents !    Saison estivale à Zarzis : Un début dramatique !    En bref    Najah Zarbout, Slim Gomri, Emna Ghezaiel et Chaima Ben Said exposent à la Librairie Fahrenheit 451 : Encres et papiers, un lien séculaire    Le cinéaste Palestinien Rashid Masharawi, maître d'œuvre du projet «Ground Zero», à La Presse : «Il faut sauvegarder la mémoire de la guerre»    Kébeli : 120 infractions économiques relevées en seulement 15 jours    SOCIETE NOUVELLE D'IMPRESSION, DE PRESSE ET D'EDITION SNIPE : CONSULTATION N°6/2024    Nouvelle ligne CTN entre La Goulette et l'Italie    La montée en gamme du tourisme, une évolution nécessaire et complexe    Le Caire: Le FADES accorde à la Tunisie un financement de 100 millions de dinars    L'artisanat du cuivre en Tunisie    Mexique : 9 morts et 50 blessés dans l'effondrement d'un chapiteau    Roland Garros : Aziz Dougaz éliminé en demi-finale des qualifications    ESM : Maintenant ou jamais !    EGSG : Pour l'honneur…    CAB : Dans la continuité !    MEMOIRE : Emna SAGHI BOUSNINA    CONDOLEANCES : Moncef BEN HADJ YAHIA    Douz : Arrestation de 2 individus et saisie de 2325 comprimés stupéfiants    Météo : Temps partiellement nuageux avec pluies éparses sur les régions du Nord-Ouest    Vaccination des jeunes filles contre le cancer du col de l'utérus    IFM exprime sa solidarité avec Borhen Bssais et Mourad Zeghidi    Olfa Youssef : je m'excuse auprès de tous ceux que j'ai critiqués et qui ne m'ont pas emprisonnée !    Sociétés cotées: Un revenu de 6 milliards de dinars au premier trimestre    Infrastructure: Chiffres clés de la jeunesse et sports    Pétrole : Prix du baril au 22 Mai 2024    « Nous devons reconnaître l'Etat de Palestine », dixit la vice-première ministre belge    Attaques en Mer Rouge : Les prix du transport maritime de containers augmentent de 30%    Tunisie : 12 mois de Prison pour Borhen Bsaies et Mourad Zeghidi    Victor Hugo : 139 ans après le départ de l'icône de la poésie    CNRPS : Forte hausse de la demande de prêts personnels    La Nupes dénonce une dérive raciste et autoritaire en Tunisie    Le film Furiosa A Mad Max Saga, projeté dans les salles de cinéma de Tunisie (B.A. & Synopsis)    La Norvège, l'Espagne et L'Irlande reconnaissent l'Etat de Palestine    Le Groupement Professionnel de l'Industrie Cinématographique de la CONECT appelle à la réforme du cinéma Tunisien    Lamia Jaidane Mazigh nommée membre du Conseil d'administration de la BCT    Roland Garros : Aziz Dougaz qualifié au 2e tour    Dhafer Sghiri : l'esprit d'initiative est presque absent au niveau de l'administration tunisienne    3 absences à Al Ahly avant d'affronter l'EST    The Telly Awards: Zaineb, première femme tunisienne dans la lutte contre le terrorisme à l'honneur    Ammar Mahjoubi: Aux origines du sionisme chrétien    Météo de ce mercredi    Le Président Kais Saied en visite à Téhéran pour présenter ses condoléances après la mort d'Ebrahim Raïssi    IRAN : Début des cérémonies funèbres en hommage au président Ebrahim Raïssi    Sfax, l'épopée de 1881    Le 225ème anniversaire de la naissance d'Honoré de Balzac    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



1,2 milliard de dollars d'impôts non-payés par les entreprises proches des Ben Ali
Publié dans Business News le 25 - 06 - 2015

La Banque Mondiale a publié un nouveau rapport jeudi 25 juin 2015 intitulé Political Connections and Tariff Evasion: Evidence from Tunisia. Ce rapport d'une soixantaine de pages indique que de nombreuses entreprises privées proches du régime Ben Ali n'ont pas payé leurs droits à l'importation. Le montant dû s'élèverait à 1,2 milliard de dollars pour la période 2000-2009. Leur proximité avec le pouvoir leur « permettait » d'éviter leurs impôts en sous déclarant les prix des biens que ces entreprises importaient.

Les auteurs de ce rapport se sont servis, entre autres, des données de la Commission nationale de Gestion des Avoirs et des Fonds qui ont fait l'objet de confiscation. Cette commission gère ainsi 662 entreprises, dont 206 entreprises importatrices. Ils ont ainsi pu comparer les importations de la Tunisie avec les exportations vers la Tunisie en se basant à chaque fois sur un partenaire donné, un produit donnée et pendant une année précise. Les auteurs notaient alors une fraude douanière s'ils observaient des écarts entre ces importations et ces exportations. Si un écart était élevé, cela signifiait qu'il y avait des importations non déclarées. Et donc, des taxes douanières et des droits non payés, ce qui entraine une perte au niveau des recettes. Il en est ressorti que la valeur déclarée à l'importation par ces entreprises est supérieure de 18 % à celle déclarée par les entreprises ordinaires. De même, les volumes d'importation déclarés sont 21 % plus élevés, tandis que le prix unitaire déclaré est en revanche 4,8 % plus bas en moyenne. Pour les biens importés assujettis à des droits plus élevés, le prix déclaré est encore plus faible, soit 8,1 %.

Eileen Murray, représentante résidente de la Banque mondiale pour la Tunisie explique que « ce rapport met à nu les pertes économiques causées par le non-paiement des droits à l'importation durant les dix dernières années, une situation qui a fait perdre à l'Etat des milliards de dollars ».

Ce rapport met en évidence plusieurs faits intéressants. Tout d'abord, sont plus enclin à la fraude les entreprises politiquement connectées et, plus particulièrement, lorsqu'elles importaient des produits dont le taux de droits et taxes est élevé. De plus, les prix des biens importés sont automatiquement sous-évalués par rapport à ceux de la concurrence, provoquant ainsi une concurrence déloyale. Enfin, selon les résultats du rapport, cette sous-évaluation était réalisée au profit du clan Ben Ali.
Autre fait étonnant présenté, ces entreprises auraient, pour la seule année 2009, pu frauder près de 217 millions de dollars.

On peut penser que cette pratique a disparu depuis la révolution. Pourtant le rapport indique que malgré la diminution de l'habitude de sous-évaluer les prix des biens qui étaient importés par les entreprises dites « connectées », la fraude douanière s'est généralisée pour l'ensemble des entreprises privées en Tunisie. En effet, le rapport note un recul de 16,2 % du non-paiement des droits à l'importation depuis 2011, notamment pour les lignes de produits dominées par les entreprises qui étaient proches du pouvoir, et rend compte d'une augmentation simultanée de la fraude à l'importation de l'ordre de 5,7 % dans les autres lignes de produits.

Le principal auteur de ce rapport, Bon Rijkers commente cette observation ainsi : « Les pertes budgétaires que nous avons calculées sont essentiellement basées sur les montants inférieurs déclarés et ne prennent pas en compte d'autres formes de fraude fiscale, telles que la déclaration frauduleuse des volumes importés ou encore la contrebande par laquelle passent les entreprises pour échapper totalement à la douane. La révolution a entraîné une baisse de la déclaration de prix inférieurs par les entreprises protégées, mais s'est accompagnée d'une augmentation de la fraude à l'importation par les entreprises ordinaires et d'une intensification du commerce informel ».

Selon Eileen Murray, « avec l'appui de la Banque mondiale, le ministère des Finances prépare un ensemble de mesures de réformes de la douane pour simplifier les procédures et les rendre plus transparentes. Cela permettra de stimuler les exportations et de limiter les possibilités de fraude à l'importation ».
Les pratiques de l'ancien régime sont toujours bel et bien là. Même après la révolution et le départ du clan de l'ancien président, l'Etat continue de perdre plusieurs millions de dollars à cause des fraudes et les mécanismes de contrôle s'avèrent encore insuffisants.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.