La visite technique est obligatoire pour tous les véhicules datant de plus de trois ans. Elle est d'une périodicité d'une année pour les véhicules ordinaires et de six mois pour les taxis. Comme il n'y a aucune procédure d'appel ou de contestation des décisions, les ingénieurs chargés du contrôle sont maitres à bord pour décider si oui ou non un véhicule mérite sa visite, un véritable sésame indispensable pour circuler, sous peine d'immobilisation immédiate de la voiture.
Au fil des années, et grâce aux équipements de haute technologie fournis par les services de l'Agence technique des transports terrestres, les ingénieurs de contrôle n'ont plus beaucoup de marge de manœuvre pour décider. Tout est informatisé et l'agent ne peut rien contester puisque la machine donne les indicateurs nécessaires.
Ce serait sans compter sur le zèle de certains agents qui, en dépit de la bonne marche d'un véhicule et de ses différents équipements, certifié par les machines de l'ATTT trouve quand même le prétexte pour refuser une voiture. Est-ce à la tête du client, est-ce par dépit pour certains modèles précis de voitures ou est-ce pour pousser le citoyen à « quémander » son droit en échange d'un billet ?
Nous citerons ce cas de refus inédit et rarement vu dans les annales. Il a été opposé ce mardi 18 août 2015 au centre de visite technique de Sijoumi. L'ingénieur réclame une sorte de plaque à apposer à l'avant du véhicule (de tourisme). Il ne s'agit pas de la plaque minéralogique, naturellement, ni de la plaque constructeur qu'on retrouve sur le châssis et au niveau des portières en général. Ni les pré-imprimés de l'ATTT, ni même son système informatique ne prévoient ladite plaque. Il a fallu que l'agent au guichet explique la raison du refus. Une raison difficilement compréhensible, même pour le conducteur qui aimerait bien « réparer » ce qu'il doit. L'ingénieur qui a refusé de donner le sésame explique que la plaque en question n'est pas exigée pour tout le monde, « mais on fait du zèle parfois ». Texto ! Dans des cas similaires, en Tunisie, la tradition fait que ce type de « zèle » se règle généralement par un billet qui glisse de la poche du conducteur vers celle de l'ingénieur. Concrètement, l''ingénieur n'a rien demandé et le conducteur n'a rien proposé, ce qui ne fera naturellement rien changer à la décision de refus sans appel. Nous tenons à la disposition de l'ATTT et du ministère du Transport les documents prouvant le zèle de leur ingénieur, ainsi que sa photo.