Une cérémonie en hommage au Quartet tunisien du dialogue national, vainqueur du prix Nobel de la paix 2015, a été organisée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, dans la matinée du lundi 9 novembre au palais de Carthage, en présence de nombreuses personnalités politiques, médiatiques et de la société civile. Le tapis rouge a été déroulé pour les représentants du Quartet, qui ont été accueillis en grandes pompes, par le président de la République et la garde présidentielle. Wided Bouchamaoui, présidente de l'UTICA, Abdessattar Ben Moussa, président de la LTDH, Mohamed Fadhel Mahfoudh, bâtonnier de l'Ordre des avocats et Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT ont exprimé leur fierté et l'honneur d'avoir reçu ce prix au nom des citoyens tunisiens de tous bords qui ont rendu cet exploit possible.
Houcine Abassi a précisé dans son allocution que le dialogue et l'unité et le fait d'avoir fait primer l'intérêt national sur tout intérêt personnel est une prouesse qu'il va falloir démonter à Oslo le 10 décembre. Ne perdant jamais le nord, il a profité de cette occasion pour adresser une petite torpille à l'UTICA et déclarer que l'humeur n'est pas à la fête et que les négociations sur les augmentations salariales dans le secteur privé qui auront lieu aujourd'hui le préoccupent.
La présidente de l'UTICA, Wided Bouchamaoui, a indiqué, pour sa part, que ce prix est un témoignage de confiance et que la Tunisie n'a cessé de surprendre le monde depuis 2011. Elle a ajouté qu'il s'agit là d'une opportunité à saisir pour briller aux yeux du monde, pour attirer les investisseurs et relancer l'économie. Idée partagée par Mohamed Fadhel Mahfoudh, bâtonnier de l'Ordre des avocats, qui a exprimé sa fierté d'être Tunisien et d'appartenir à l'ordre des avocats tunisiens. Il a souligné qu'il est aujourd'hui important de multiplier les efforts pour une relance économique et culturelle qui fera que ce succès puisse être ressenti par les Tunisiens dans leur vie de tous les jours. Abdessattar Ben Moussa, président de la LTDH, a donné, quant à lui, un discours en prose, pour exprimer sa fierté et rendre hommage à la Tunisie et aux Tunisiens.
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a rappelé, dans son allocution, la symbolique profonde de ce prix Nobel de la Paix, attribué pour la première fois à un groupe constitué de différentes organisations nationales qui ont joint leurs efforts et épargné au pays une guerre civile certaine. Il a souligné que cet hommage mondial implique aussi une responsabilité d'ordre éthique, politique et civilisationnel et qu'il faut continuer à emprunter le chemin du dialogue et de l'union, dans le respect des libertés et de la pluralité, pour que la Tunisie, petit pays mais grande nation, puisse donner l'exemple au monde et être à la hauteur de sa confiance. Béji Caïd Essebsi a déclaré que le prix Nobel de la Paix vient couronner des efforts considérables et que le peuple tunisien, pacifiste et mûr, qui sait distinguer la démocratie authentique de l'anarchie, mérite amplement ce prix. « Le monde nous admire et nous respecte, nous devons œuvrer nous-mêmes pour relever nos défis et nous comptons aussi sur l'aide de nos amis, sur plus de soutien et de solidarité, car les menaces n'ont pas de frontières » a-t-il rappelé.