Le cadre syndical de la Garde présidentielle, Anis Mogaâdi, a tenu, ce soir du mercredi 25 novembre 2015 lors de l'émission Ness Nessma animée par Borhane Bsaïes, un véritable discours d'une dizaine de minutes et dans lequel il a exprimé sa « rébellion » et son désenchantement vis-à-vis du traitement du dossier de la lutte contre le terrorisme. Après avoir énuméré les performances de cette Garde dont notamment le « rôle hautement positif lors des événements du 14-Janvier 2011, lors de l'attaque contre l'ambassade américaine à Tunis par les salafistes ainsi que dans la protection des archives du Palais de Carthage », M. Mogaâdi a fustigé les politiciens qui « nous ressassent des propos pompeux et des théories fallacieuses sur les stratégies politiques et sécuritaires ».
« Les douze martyrs de la Garde présidentielle sont parmi l'élite de ce corps, mais ils ont payé de leurs vies parce qu'ils étaient comme des civils au moment de l'attentat », a martelé le syndicaliste sécuritaire, visiblement ému, avant de critiquer sévèrement l'attitude du président de la République et du chef du gouvernement qui ont annoncé la prise de mesures qu'il a qualifiées de trop faibles par rapport à la gravité des derniers faits.
Et à Anis EL Mogaâdi de conclure en lançant un appel pathétique pour réclamer le retour des sécuritaires mis à la porte sans aucune raison sauf celle d'avoir servi sous l'ancien régime. « Pourtant, ces cadres mis à la retraite forcée, mais réhabilités par la justice, constituent l'élite de nos sécuritaires formés dans les meilleures écoles en la matière, d'où la nécessité de faire appel à eux pour reconstruire l'institution sécuritaire car ils ont compris qu'il faut changer d'approche et qu'il faut agir conformément au nouveau processus démocratique prévalant dans le pays », a-t-il dit en substance.