La présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, a affirmé le 27 novembre 2015, dans une déclaration à Shems Fm, que la justice ne pouvait prendre aucune disposition contre le kamikaze Houssem Abdelli, lors de son arrestation. En effet, soupçonné de propagande terroriste et arrêté il y a quelques mois, l'auteur de l'attaque terroriste du bus de la Garde nationale à Tunis, a été relâché sans qu'aucun procès verbal n'ait été rédigé par la police judiciaire et remis au ministère public, explique-t-elle.
Intervenant lors de « La Matinale » présentée par Zina Zidi, la magistrate précise que lorsque des descentes sont faites, des procès-verbaux doivent impérativement être rédigés par les agents de la police judiciaire afin qu'il puisse être inculpé par le parquet et que les détails de l'opération soient remis au ministère public. Ceci n'aurait pas été fait selon ses dires ce qui a empêché la justice de prendre les mesures nécessaires dans l'affaire de Houssem Abdelli, arrêté alors qu'il est soupçonné dans une affaire terroriste. « Le travail de la police judiciaire est basé sur les soupçons alors que la justice ne traite que les preuves solides » a-t-elle dit.
Elle a réfuté les allégations selon lesquelles la police arrête les terroristes et que la justice les libère par la suite, ajoutant que : « l'action de la justice n'est pas automatique et on ne peut inculper une personne s'il n'existe pas de certitude quant à sa culpabilité ». Raoudha Karafi insiste, par ailleurs, sur le fait que l'Etat doit impérativement contrôler les personnes soupçonnées de terrorisme suite à leur arrestation afin d'éviter qu'ils passent à l'acte, comme pour le cas de Houssem Abdelli, responsable d'un attentat à Tunis ayant fait 12 morts dans les rangs des agents de la Garde présidentielle.