Le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi, était l'invité hier, lundi 28 décembre 2015, de Boubaker Akecha dans Chokran Ala Al Houdhour sur la chaine Al Watania 1. Il est revenu, à cette occasion, sur les négociations houleuses qui sont actuellement engagées avec le gouvernement et l'UTICA sur l'augmentation des salaires dans le secteur privé. La réunion qui s'est tenue dimanche à Dar Dhiafa, entre le chef du gouvernement, Habib Essid, le secrétaire général de l'UGTT, et la présidente de l'UTICA, Wided Bouchamaoui, s'est terminé sans résultat concret. Houcine Abassi a confirmé que la présidente de l'UTICA a quitté la réunion le laissant seul avec le chef du gouvernement. « Cela n'a rien à avoir avec des tensions comme ça a été rapporté par les médias, elle a quitté la réunion avant moi car j'avais encore des choses à débattre avec le chef du gouvernement sur d'autres sujets et c'est pour cela que je suis resté » a-t-il précisé.
Il a ajouté que les négociations ont trop duré et que le blocage se situe aujourd'hui sur une augmentation de 5dt dans la prime de présence. Houcine Abassi a, en effet, expliqué que l'UTICA n'a pas accepté la première proposition du chef du gouvernement qui consiste à une augmentation de 40dt des salaires du secteur privé. « Nous avons accepté cette proposition mais l'UTICA a estimé, après avoir étudié la proposition, que cela ne correspond pas au pourcentage requis » a-t-il indiqué. « Nous avons appris hier le contenu de la deuxième proposition du chef du gouvernement qui comprend 6% d'augmentation de salaire plus une indemnité de transport de 10dt et nous avons exigé que 5dt soient augmentés à la prime de présence qui est de 2,800dt ou alors que l'augmentation soit revue à 7% » a ajouté le secrétaire général de l'UGTT soulignant que cet accord devra aussi prendre effet en mai comme convenu et non en septembre comme cela a été proposé.
Rappelons que mercredi dernier, Wided Bouchamaoui avait annoncé que l'UTICA a accepté une proposition du chef du gouvernement. Houcine Abassi avait alors directement rétorqué que si cela concerne les 40dt d'augmentation c'est en effet une bonne nouvelle, autrement, les négociations et les grèves devront être remises à l'ordre du jour.
Le secrétaire général de l'UGTT a précisé que l'organisme syndical n'est pas convaincu de la proposition du chef du gouvernement dans la mesure où elle servira plus les cadres que les plus modestement rémunérés. « Nous voulons instaurer une stabilité sociale. Elle dépend de quelques dinars et certaines parties s'entêtent à vouloir imposer leur loi » a-t-il précisé. « Nous n'acceptons pas qu'on nous impose des démonstrations de force » a déclaré Houcine Abassi, « la grève est une façon de se défendre ses intérêts, état d'urgence ou pas nous allons vers la grève » a-t-il ajouté.
En effet, le groupement du secteur privé relevant de l'UGTT a décidé hier de reprendre la série de grèves régionales dans le secteur privé annulée suite à l'attentat du bus le 24 novembre dernier. La première grève est prévue au Grand Tunis, le 21 janvier 2016, si les revendications de l'UGTT, en termes de hausse des salaires, ne sont pas satisfaites par l'UTICA.
Houcine Abassi a affirmé que les entreprises en crise seront soutenues et considérées. Il a souligné qu'il n'est pas juste d'exiger une productivité alors que les salaires ne suivent pas et que le seul moyen de dépasser la crise est justement le travail.