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Prier pour qu'il pleuve c'est bien, agir pour l'environnement c'est encore mieux !
Publié dans Business News le 18 - 01 - 2016

Nous sommes au mois de janvier et l'été semble à peine avoir cédé la place à l'hiver en Tunisie. Il neige au Nord-ouest du pays, alors qu'il y a à peine quelques jours il a fait si beau que le spectacle de gens, qui se baignaient et qui arpentaient les plages en plein mois de décembre, n'avait à la limite rien d'étonnant. Ces changements de saison sont d'après les scientifiques le résultat direct du réchauffement climatique et de l'effet de serre et la Tunisie en subit les impacts comme partout ailleurs dans le monde.


La question a, d'ailleurs, attiré l'attention de l'ancien président de la République, Moncef Marzouki, qui a publié, il y a de cela deux semaines, un post sur les réseaux sociaux, dans lequel il met en garde contre une avancée de la mer qui engloutirait, d'ici la fin du 21ème siècle en cours, des villes entières sur les côtes de la Tunisie allant d'une partie de la capitale à Gabès en passant par Sousse et Sfax.

La question étant importante et préoccupante, et soucieux de rendre à César ce qui appartient à César, nous nous sommes penchés sur le sujet afin de tirer au clair l'impact des changements climatiques et leurs répercussions en Tunisie.

Le réchauffement climatique est dû, principalement, à l'émission de Gaz à effet de serre. Les activités humaines rejettent, en effet, d'importantes quantités de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Selon le Centre national de la rechercher scientifique français (CNRS), ces gaz d'origine anthropique, et donc directement liés à l'activité humaine, sont très probablement responsables des tendances climatiques observées.
Il s'agit principalement du gaz carbonique (CO2) qui provient en majorité de la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) utilisée pour les transports et le chauffage et, d'une façon moindre, de la déforestation ainsi que le méthane (CH4), abondant dans les zones humides naturelles ou anthropiques telles les rizières, également issu de la digestion des ruminants, des décharges et des pertes lors de l'extraction, du transport et de l'utilisation du gaz naturel.

En Tunisie, les émanations nettes des gaz responsables du réchauffement ont atteint en 2000 l'équivalent de 32,1 millions de tonnes de CO², ce qui représente l'équivalent de 3,4 tonnes de CO² par habitant. Le ministère de l'Environnement et du développement durable indique, par ailleurs, que les émanations brutes, qui ne prennent pas en considération l'absorption du carbone par les masses vives, ont dépassé les 37,8 millions de tonnes en 2000. Les quantités de CO absorbées par les masses vives atteignent les 5,7 million de tonnes de CO². En Tunisie, les forêts et les arbres fruitiers représentent les principaux éléments de cette masse vive. Cette hausse de l'activité, résultant du développement, a augmenté la vulnérabilité du pays par rapport à la variabilité climatique.

Selon une étude réalisée par le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement et l'Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) en 2011, la Tunisie a néanmoins su mettre en place une politique de gestion et de préservation de ses ressources volontaire et efficace, qui lui a permis d'augmenter sa capacité d'adaptation tout en maintenant son développement et sa diversification économique.

Les tendances qui sont observées aujourd'hui et les changements climatiques prévus font néanmoins craindre un renforcement des vulnérabilités déjà existantes et l'apparition de nouvelles vulnérabilités « auxquelles la Tunisie ne devrait pouvoir s'adapter spontanément soit parce qu'elle n'y est pas préparée, soit parce que les impacts seront trop rapprochés dans le temps, soit parce que le niveau d'adaptation pourrait ne pas être suffisant » (Rapport de diagnostic, 2011).

Toujours selon la même source, l'élévation des températures et du niveau de la mer, la baisse des précipitations et la montée des événements extrêmes affecteront alors la disponibilité des ressources (eau, littoral, ressources agricoles, biodiversité) et l'ensemble des activités sectorielles (santé, agriculture, tourisme, etc.). La Tunisie doit donc penser à une stratégie raisonnée pour s'adapter à ces changements.

Une autre étude relative à « La délimitation du domaine public maritime en prévision d'une élévation accélérée du niveau de la mer en Tunisie », indique que les observations faites sur la situation du niveau de la mer ont permis de mettre en évidence le fait que l'élévation du niveau marin enregistrée au cours des temps historiques a été à l'origine de modifications, parfois importantes, dans la position du rivage et dans la morphologie de la côte.

Il est aussi précisé que la potentielle élévation du niveau de la mer au cours du siècle à venir aura sans doute des répercussions sur les systèmes naturels et aménagés, sur les économies nationales et sur la qualité de la vie. Ainsi, sur l'ensemble de toutes les villes côtières, celles qui seront tout particulièrement touchées par l'élévation du niveau marin seraient la ville de Tunis (Fond du golfe de Tunis), Kelibia (pointe nord du Cap Bon), Hammamet ville, Sidi Abdelhmid (Banlieue sud de Sousse), Skanes Monastir (Zone touristique aéroport), Kerkena (Zone touristique Sidi Frej) et Djerba (toutes les zones touristiques).

Consciente de ces enjeux, la Tunisie a été parmi les premiers pays à avoir ratifié la Convention-cadre des Nations-Unies sur le Changement climatique (CCNUCC) en 1993 et le Protocole de Kyoto en 2002. De nombreuses initiatives ont été entreprises, depuis cela, par les autorités tunisiennes avec l'appui de la coopération internationale.

Il faut dire que la Tunisie a toujours été contrainte de gérer une situation d'équilibre fragile entre les exigences de développement socio-économique et la vulnérabilité de ses ressources naturelles. Toutefois, avec le changement climatique, cet équilibre contingent « entre pression anthropique et vulnérabilités naturelles » risque aujourd'hui, selon l'étude, d'être sérieusement compromis.
La Tunisie a initié depuis plusieurs années un vrai processus de « décarbonisation de son économie » qui a pour objectif l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre grâce notamment à une politique volontariste et de long terme en matière de maîtrise de l'énergie.

L'état de connaissance concernant les vulnérabilités et les besoins d'adaptation au changement climatique des principaux secteurs et milieux a été nettement amélioré grâce à un certain nombre d'études et de réflexions qui ont été menées ces dernières années par le ministère de l'Environnement avec l'appui de la coopération internationale. Enfin, en matière d'atténuation, la Tunisie dispose depuis longtemps d'une politique volontariste en matière de maîtrise de l'énergie, dont l'un des principaux objectifs est la réduction des gaz à effet de serre.
Toutefois, plusieurs insuffisances sont à relever. Il s'agit d'abord, selon le ministère, des insuffisances de la gouvernance avec notamment l'absence d'instance de pilotage de la politique climatique. Aussi, le manque de financements pour les mesures relatives à l'atténuation et à l'adaptation et le manque d'information, de sensibilisation et de communication, aussi bien au niveau du grand public qu'au niveau des décideurs politiques.

« La Tunisie réduira de 41% ses émissions de CO2 à l'horizon 2030 » a indiqué Habib Essid dans une déclaration à la 21ème conférence des parties sur le climat (COP21) qui s'est tenue à Paris en décembre dernier. « La Tunisie a fixé sa contribution au niveau national et œuvrera ainsi à réduire de 41% ses émissions de CO2, à l'horizon 2030. Une part de 13% de cette réduction sera une contribution volontaire et non conditionnée, alors que le reste, soit 28% sera mobilisé pour le financement, le transfert des technologies et le renforcement des compétences en matière d'adaptation aux changements climatiques », a-t-il précisé.

Habib Essid avait rappelé que la Tunisie a été avant-gardiste en matière d'adoption et d'engagement à tous les accords internationaux. « Cet engagement a été concrétisé à travers l'intégration du concept de changement climatique en tant que priorité nationale dans le cadre du préambule de la constitution, outre l'aspect constitutionnel conféré au droit à un environnement sain et équilibré », a-t-il souligné.

Les changements climatiques n'épargnent pas la Tunisie qui possède une côté s'étalant sur environ 1300 km la rendant particulièrement vulnérable à l'impact de la remontée du niveau de la mer. Néanmoins, d'après les études que nous avons pu consulter, la tendance en Tunisie serait généralement un recul du rivage et non une submersion comme on pourrait penser, même si celle-ci constitue une menace réelle pour les zones basses.

L'élévation des températures, la baisse des précipitations, l'augmentation de la fréquence des sécheresses et le recul palpable des « années humides » devraient produire une série d'impacts directs dont la dégradation des sols, la diminution des ressources en eau, l'érosion et submersions côtières, la modification des écosystèmes. Des effets indirects résulteraient aussi de ces phénomènes à l'instar des pertes économiques dans les principaux secteurs d'activité, les menaces de pénuries agricoles ou d'eau et le développement des maladies. La Tunisie s'en trouverait directement touchée…


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