Le PDG de la Transtu, Saleh Belaïd, est revenu, dans une interview accordée à Zina Zidi dans l'émission La Matinale sur Shems Fm ce mercredi 2 mars 2016, sur la situation du transport urbain au Grand Tunis. M. Belaïd a précisé que bien qu'il n'est pas en place que depuis 8 mois, il a fait carrière dans la Transtu et il y travaille depuis 33 ans. Concernant les problématiques liées au transport en bus, le PDG de la Transtu a expliqué qu'en 2010, le parc comptait 900 bus alors que maintenant, il ne compte que 550 bus. Il a précisé, dans ce contexte, qu'après avoir soustrait les bus affectés au transport scolaire et transport conventionné, il ne lui reste plus que 250 bus pour 220 lignes, soit un bus par ligne alors que chacune a besoin de 10 bus pour être bien desservie.
Pour lui, les raisons de tout ceci se résument dans la non-acquisition de nouveaux véhicules depuis plus 4 ans avec en plus un parc vieillissant dont 40% est âgé de plus de 10 ans et 42 bus non-opérationnels qui vont être vendus bientôt. En réponse à une question de la journaliste, sur l'état des véhicules, M. Belaïd a affirmé qu'il connait l'état des bus un à un, et de quelle pièce chacun a besoin. Il a précisé, dans ce cadre, que la société a lancé des appels d'offres pour environ 18 MD en pièces détachées et conclu un marché pour l'acquisition de 120 bus (avec la décision de les majorer de 20% dans ce même contrat), afin d'acquérir d'ici septembre 144 nouveaux bus, avec une livraison de 20 bus par mois à partir de ce mois de mars.
Saleh Belaïd a précisé que la livraison des bus commence, les 7 et 8 mars, par une première tranche de 14 bus qui seront affectés à des régions identifiées pour leur besoins urgents. Il s'agit selon lui de la zone du Nord-Ouest du Grand Tunis, notamment Douar Hicher, Mnihla et Sidi Thabet : leurs lignes réclament l'affectation de 10 bus or ils n'ont que 2 et 3 bus par ligne ! Il a promis que d'ici la prochaine rentrée, le parc serait de 850 bus, et donc avec ce nombre, l'objectif sera réalisable. Autre point, M. Belaïd s'est engagé à étoffer le parc pour qu'il atteigne 850 bus en septembre 2016, sinon il quittera son poste, étant, selon lui, d'aucune utilité. Concernant les critiques envers la dernière transaction de bus usagés, il a souligné que sur 123 bus acquis, seulement 9 sont en panne. Pour lui, cette transaction est presque un don : les bus n'ayant coûté que 3MD, contre 33 MD pour les 120 nouveaux bus. «C'était une solution urgente et momentanée pour répondre à un besoin bien déterminé», a-t-il indiqué en martelant que «cette opération a été très rentable». D'autre part, il a indiqué que le 11 mars, la Transtu réceptionnera 94 autre bus usagés, qui viendront renforcer le parc avec 215 bus (entre usagés et nouveaux) d'ici septembre.
Concernant la ponctualité des bus, il a rappelé qu'elle est aussi liée à l'infrastructure et les embouteillages et donc, pour lui, le renforcement du réseau de bus est une solution à court terme et l'avenir est dans le développement du Réseau ferroviaire rapide de Tunis (RFR Tunis).