Réagissant à la polémique suscitée par une initiative de députés de l'ARP en faveur de l'égalité de l'héritage, l'Office de la Fatwa a émis un communiqué aujourd'hui, vendredi 6 mai 2016, dans lequel il note que « l'égalité de l'héritage entre l'homme et la femme est contraire aux dispositions de la religion islamique ». Dans ce communiqué, relatant une déclaration aux médias, le mufti de la République, Othman Battikh, souligne que cette égalité est contraire aux dispositions de la religion et que toute interprétation des textes coraniques était interdite étant donné « qu'ils sont été sans équivoque à ce sujet ». Le mufti ajoute, par ailleurs, que cette question est tranchée dans le monde musulman et qu'on doit, donc, respecter la chariâa étant donné que « Dieu a divisé l'héritage de sorte à ce qu'il n'y ait pas de désaccords ni de problèmes ».
On rappellera que cette question a suscité une réelle controverse sur la scène politique nationale. Certains y ont vu une « campagne [menée] contre le Coran et contre les libertés », à l'instar de la députée d'Ennahdha, Yamina Zoghlami, qui a déclaré sur Mosaïque Fm, que « ce n'est pas comme s'il s'agissait des premières préoccupations de la femme et des familles tunisiennes ! […] Je ne vois pas l'utilité et la pertinence de ce projet de loi ! ».
Il est à noter que ce projet de loi aurait été proposé par le député indépendant Mehdi Ben Gharbia. Ce dernier a refusé de commenter ce sujet et a promis plus de détails lors d'une conférence de presse, lundi 9 mai 2016.