Dans sa première apparition médiatique suite à son retour en Tunisie, Slim Chiboub, gendre de l'ancien président Ben Ali a accordé une interview au journaliste Slaheddine Jourchi diffusée, ce soir du vendredi 20 mai 2016, sur la chaîne Attessiâa, durant laquelle il a abordé plusieurs questions faisant le point de l'actualité. « Après la révolution, je n'ai jamais eu l'intention de rester à l'étranger et de fuir mon pays, je suis le fils du peuple. Avant de rentrer en Tunisie, il n'y avait eu aucune tractation ou arrangement pour préparer mon retour. A un moment donné, la prison était mieux que tous les châteaux. Il est vrai que 14 mois de prison étaient longs, mais j'ai préféré assumer mes responsabilités et affronter la justice», affirme M. Chiboub. Et d'ajouter : « Mettons-nous d'accord, et considérons qu'il s'agit d'une révolution, le nouveau système en place devait juger les symboles de l'ancien régime. Ce qui est inadmissible c'est de retrouver, par la suite, Foued Mebazzaâ en tant que président de la République. D'ailleurs, je lui en veux pour la décision qu'il a prise concernant la confiscation des biens».
Concernant son recours à la justice transitionnelle, M. Chiboub a indiqué qu'il ne représente aucun danger pour la société tunisienne, estimant, de ce fait, que ce procédé constitue un véritable refuge pour lui tout en indiquant que «même l'initiative de Béji Caïd rejoint la justice transitionnelle et qu'il n'y a aucune contradiction entre les deux ».
Revenant sur son statut d'homme d'affaires, il a avoué avoir profité de sa situation personnelle en tant que gendre de l'ancien président. «En revanche, je souligne que j'ai travaillé dans le cadre de la légalité et je n'ai jamais spolié les deniers publics ». Quant à la période durant laquelle il a été écarté du cercle rapproché de Ben Ali, M. Chiboub a affirmé qu'il y avait des parties qui voulaient, surtout, isoler l'ancien président, et que ce n'était pas en rapport avec des rumeurs qu'il aurait lancées ou pour avoir comploté avec la Libye contre la Tunisie.
Et d'ajouter qu'il était visé en personne suite à la révolution, mettant l'accent sur certains faits, notamment, les rumeurs infondées relayées par des médias étrangers. Il a révélé, par la même occasion, que la femme d'un ancien ministre est entrée dans sa maison et y a même pris des affaires. M. Chiboub n'a pas voulu se prononcer sur la personne en question, bien que M. Jourchi ait parlé de l'épouse de Tarek Dhiab.
Dans le même ordre d'idées, Slim Chiboub a révélé qu'une femme proche du pouvoir a rendu visite à son épouse après le jugement rendu stipulant son expulsion de la maison et a trouvé qu'elle était dans un état de santé déplorable. Elle s'est, alors, rendue chez Rached Ghannouchi qui lui a dit qu'il ne peut s'opposer à un jugement du Tribunal mais lui a promis qu'au cas où on venait de la forcer à quitter son domicile, il lui remettrait les clés d'une habitation et qu'elle ne passerait aucune nuit sans un toit décent.
D'autre part, il a indiqué que l'ancien président de la République ne compte pas retourner en Tunisie, et ce, afin de préserver la paix dans le pays, « Ben Ali est un vrai patriote qui aime son pays ! », a-t-il assuré.