Le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l'Homme, Kamel Jendoubi, a indiqué dans une déclaration accordée à la TAP, le 1er juin 2016, que l'interdiction à Hizb Ettahrir d'organiser son congrès annuel, cette année, sous le thème : « le futur califat sauvera le monde », est une décision souveraine et responsable qui se base sur des raisons objectives. Le ministre a souligné que c'est une décision juste et sage, compte tenu des slogans du congrès et de son lien direct avec la pensée takfiriste et extrémiste adoptée par toutes les organisations islamo terroristes. Il a ajouté que le fait d'autoriser la tenue de ce congrès reviendrait à cautionner l'établissement d'un califat et à outrepasser les principes de la constitution. M. Jendoubi a, par ailleurs, affirmé que la tenue de ce congrès pourrait aussi constituer une menace en termes de sécurité dans la mesure où il sera sans doute accompagné de protestations et de confrontations rappelant que chaque parti politique légal doit obligatoirement se soumettre au décret 87 et que la Tunisie n'a pas à composer avec les particularités de chaque parti.
Le ministre a ajouté que la loi est au dessus de tous et que tous les Tunisiens sont égaux devant la loi, précisant que les infractions commises par Hizb Ettahrir depuis sa création le 21 juillet 2012, dans ses activités et ses déclarations, sont des infractions aux articles 3 et 4 du décret 87 de 2011 concernant l'organisation des partis politiques et que le parti a déjà été averti à trois reprises en 2014.
Rappelons que Hizb Ettahrir a condamné l'interdiction de son congrès et a accusé, dans un communiqué publié le 31 mai (64876 ), l'Etat tunisien d'être sous les ordres de la Grande-Bretagne et de pratiquer toutes sortes de pressions sur les jeunes du parti et ses membres afin de « saboter leurs actions » et les empêcher d'« appeler à l'islam, et à sauver le monde à travers l'instauration du califat ».