Les rumeurs relatives à la Loi de finances 2017 vont bon train. L'administration des finances n'a toujours pas dévoilé son projet pour qu'il soit débattu publiquement, en parallèle avec les discussions au sein des commissions parlementaires. D'après les fuites qui circulent dans le milieu économico-financier, certaines propositions vont à l'encontre du bon sens et à l'inverse de ce qui est pratiqué et a été pratiqué dans les pays développés pour encourager l'investissement et réduire l'évasion fiscale.
Parmi les rumeurs ayant circulé et ayant été déjà démenties, celle de l'augmentation du timbre de voyage passant de 60 à 100 dinars. Il n'y aurait vraisemblablement pas d'augmentation pour ce timbre décrété dans les années 1980 à titre provisoire. Deux autres rumeurs insistantes circulent. La première touche l'augmentation de 25% de la vignette automobile, alors que la seconde touche l'imposition des dividendes. Les bénéfices nets seront désormais imposés de 10% au lieu de 5% actuellement pour les actionnaires. Les 5% ont déjà découragé plusieurs investisseurs à placer leur argent puisque cet impôt sur le dividende, décidé sous le gouvernement de Mehdi Jomâa, consacre carrément la double imposition et est contraire au principe même de l'imposition. Il est en effet aberrant de prélever un impôt sur un montant qui a déjà payé ses impôts. L'Etat prélève une première fois l'impôt sur le bénéfice (25%) puis prélève un autre impôt sur le bénéfice net quand il est distribué sous forme de dividendes ! A noter que dans les pays développés qui cherchent à réduire le chômage, à créer de l'emploi, à encourager l'investissement et la croissance, on pratique la politique inverse. On réduit les impôts sur les bénéfices pour encourager les investisseurs à prendre des risques et créer des entreprises nouvelles.
Ce ne sera pas le seul impôt qui devrait être augmenté, d'après les rumeurs circulant dans le milieu. Ainsi, on devrait annoncer une augmentation des impôts sur le revenu et ceci toucherait toutes les catégories gagnant au-delà de 5.000 dinars par an. Les revenus inférieurs à ce montant ne devraient plus êtres imposés l'avenir. Pour un revenu entre 5.001 et 10.000 dinars, l'impôt devrait passer à 26% contre 20% actuellement. Pour un revenu entre 10.001 et 20.000 dinars l'impôt devrait passer à 28% contre 25% actuellement. Pour un revenu entre 20.001 et 30.000 dinars, l'impôt devrait passer à 32% contre 30% actuellement. Pour un revenu entre 30.001 et 50.000 dinars, l'impôt devrait passer à 35% contre 30% actuellement. Pour les revenus supérieurs à 50.001 dinars, l'impôt devrait passer à 38%. Sachant que les salariés touchent des salaires nets et qu'il est illégal de réduire ce revenu, ces nouveaux impôts seront payés par les entreprises à qui on demande, paradoxalement, d'investir et d'employer des chômeurs. Précisons encore une fois qu'il ne s'agit là que de rumeurs, que le projet de loi n'est pas encore dévoilé et pas encore présenté à l'ARP pour être débattu en commissions et en plénière.