Le juge Ahmed Rahmouni, et accessoirement président de l'Observatoire tunisien de l'Indépendance de la Magistrature, n'est pas du tout satisfait des résultats des élections du Conseil supérieur de la Magistrature, tenus hier dimanche 23 octobre 2016. Dans un post publié juste après l'annonce, tard dans la soirée du dimanche, M. Rahmouni a écrit que « L'élite des magistrats a choisi les putschistes et que ces résultats ne sont qu'à l'image de la magistrature ». Faisant remarquer que les magistrats de troisième grade, qui représentent l'élite des magistrats et le plus haut grade de la profession, ont voté à hauteur de 77% pour cette composition du CSM.
Et Ahmed Rahmouni de conclure qu'il n'a même pas besoin de voir le reste des résultats quand il constate que l'un des plus hauts membres du conseil attendu, élu pour six ans, sera un des « agents » putschistes de Béchir Tekkari (ancien ministre de la Justice sous Ben Ali) pour représenter « la justice indépendante » dans le premier CSM post révolution. D'après lui, ce magistrat aurait été soutenu par un ami de Noureddine Bhiri (ancien ministre de la Justice sous la troïka), ainsi que les partis puissants et la « conscience de la profession », ironise ce magistrat très proche des autoproclamés révolutionnaires et défenseurs de la démocratie et de la transparence.
A rappeler que M. Rahmouni et son OTIM font l'objet de plusieurs polémiques à cause de l'absence totale de transparence sur ses financements. Idem pour certaines décisions de son épouse, magistrat, qui s'est occupée un bon bout de temps de dossiers de biens confisqués.