Invité de Hamza Belloumi dans La Matinale de Shems Fm de ce jeudi 24 novembre 2016, le secrétaire général du Mouvement Projet de la Tunisie (MPT), Mohsen Marzouk, a exposé sa vision d'un « front républicain, démocrate et réunissant tous les partis, courants et personnalités politiques ». Un front qui, selon ses dires, ne concerne cependant pas deux parties : ceux qui font l'amalgame entre religion et politique, en l'occurrence Ennahdha qu'il considère comme un adversaire politique, mais aussi tous ceux qui ne croient pas en la réconciliation nationale que « nous considérons comme une solution nécessaire pour une sortie de crise ». « La situation politique du pays nécessite la création d'un front politique élargi » soutient Mohsen Marzouk qui affirme que, historiquement, les fronts sont une expérience réussie en Tunisie comme « le front du salut qui a permis d'ouvrir la voie aux élections de 2014 […] le gouvernement d'union nationale repose, lui-même, sur le principe de front politique ».
Tout en revenant sur la récente interview donnée par le chef de l'Etat et dans laquelle il se dit contre la création d'un front politique élargi, Mohsen Marzouk affirme être en faveur « d'un front républicain semblable à celui qui s'est réuni autour de la candidature de Béji Caïd Essebsi, même si lui-même n'y croit plus aujourd'hui, et réunira également Nidaa Tounes avec toutes ses fractions […] Je sais que les militants qui restent aujourd'hui chez Nidaa veulent la même chose ».
Au sujet d'un éventuel leadership de ce front, Marzouk dit clairement : « Nous ne voulons pas diriger. Choisissons une personnalité indépendante, qui n'appartient à aucun parti et ne compte se présenter à aucune élection, pour diriger et rassembler ». Et d'appeler, dans le même ordre d'idées, les différentes parties à « se réunir sur la table du dialogue et à discuter, peu importe les différentes divergences ». Interrogé sur ses récentes réunions avec Yassine Brahim et Slim Riahi, il affirme : « j'ai déjà rencontré ces personnes ainsi que plusieurs autres dont également Mondher Zenaïdi, Mehdi Jomâa, etc. Nous sommes en train de discuter et nous trouverons bientôt un arrangement. Vous en entendrez parler très prochainement. In fine, une coalition parlementaire se constituera autour de ce front ».