Comme il l'a fait en 2011 en créant le concept des plateaux télévisés politiques de fin de journée, Nabil Karoui s'apprête à chambouler une nouvelle fois le paysage audiovisuel tunisien avec deux nouvelles émissions en direct sur Nessma. Dès la semaine prochaine, il envisage de lancer une matinale de 7 heures à 9 heures qui sera assurée par Malek Bakkeri et le chroniqueur Sofiène Ben Hamida. L'idée étant de faire changer les habitudes de certains Tunisiens qui allument la télé le matin sur les plateaux de France 24, France 2 ou Al Jazeera pour les pousser à commencer la journée avec Nessma et ses invités. Encore plus subtil et afin d'élargir davantage l'audience, des conventions sont en cours de signature avec des stations radio régionales pour une diffusion en direct de la matinale de Nessma.
A mi-journée, Nabil Karoui réintroduit de nouveau le 13-Heures avec un plateau de choc dans lequel il y aura Zyed El Héni, Sofiene Ben Farhat et Walid Ahmed Ferchichi. Les trois journalistes sont réputés pour leur franc-parler. Le choix de l'animateur n'est pas encore fixé.
Quant à l'émission du soir, l'animateur Hassen Belwaer aura une nouvelle chroniqueuse, à savoir l'ancienne députée d'Ennahdha, Souad Abderrahim. Cette pharmacienne rendue célèbre pour avoir été la seule députée du parti islamiste à l'ANC à ne pas porter de voile, est connue pour son esprit libre et son indépendance. Ce qui lui a valu, d'ailleurs, l'éjection du parti puisqu'Ennahdha ne l'a pas retenue dans les listes électorales de 2014. Outre Mme Abderrahim, Hassen Belwaer aura à ses côtés l'équipe actuelle composée de Khelifa Chater et Amine Mtiraoui et, derrière le rideau, la directrice de la rédaction Rym Saïdi.
Dernier « chamboulement », Nabil Karoui ferme le rideau des plateaux politiques à 20 heures pour diffuser des feuilletons télévisés. Il se distingue ainsi de ses principaux concurrents qui ne font que de la politique à cette heure de la journée. Il cible ainsi un large pan d'un public familial qui ne veut plus de ce type d'émissions.
La grande question, et la plus importante, demeure cependant sans réponse : les annonceurs publicitaires adhèreront-ils à ces nouveaux concepts et augmenteront-ils leurs investissements publicitaires ?