L'école primaire privée René Descartes, dispensant un enseignement homologué conforme aux programmes français en Tunisie, a décidé l'exclusion définitive d'un élève de CM1 âgé de 8 ans alors qu'il était en pleine année scolaire. Concernant les faits, une lettre recommandée datant du 30 novembre 2016 a été envoyée au père de l'enfant pour lui notifier la rupture du contrat de scolarisation de son fils. Le courrier a expliqué que la décision de renvoi a été motivée par la « rupture définitive de communication entre l'école et le père de l'élève » et que l'établissement était dans « l'incapacité de poursuivre le contrat éducatif le liant à l'élève ». La lettre a également indiqué que l'établissement n'était plus en mesure « d'accueillir sereinement l'enfant» car le père serait « violemment hostile à l'école ».
L'école René Descartes a par ailleurs argué, dans cette même correspondance, que 5 éléments justifient le renvoi de l'élève « Le harcèlement et l'agression verbale de l'enseignant de l'enfant, la tentative d'intrusion par la force et l'intrusion sans autorisation à 3 reprises dans les différents établissements de l'école, le climat de tension intolérable suite aux agressions verbales, injures et insultes du père envers les cadres de la direction, le harcèlement et les diffamations du père vis-à-vis de l'école sur les réseaux sociaux et le fait qu'un action en justice est en cours ». La décision de renvoi qui est entrée en vigueur le 1er décembre dernier s'est propagée comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Suite à cette information et pour avoir de plus amples détails, Business News a contacté l'école via la secrétaire du directeur administratif de René Descartes qui nous a indiqué que l'établissement refusait toute déclaration aux médias et qu'il fallait plutôt s'orienter vers le ministère de l'Education.
Contacté par Business News, le parent de deux élèves inscrits dans cette école nous a informé que suite à cette information, il a voulu en savoir plus sur l'affaire et a obtenu des détails par le biais du directeur pédagogique de l'établissement. Il a indiqué que l'ambassade de France en Tunisie, l'Institut Français de Tunisie et le ministère de l'Education sont au courant de l'affaire et qu'un procès a été intenté par le père de l'élève à l'encontre de l'école René Descartes dans lequel il aurait été débouté. Par ailleurs, le père de l'élève en question serait un « récidiviste » selon le parent d'élèves qui a déclaré : « Avant d'être à l'école René Descartes, l'enfant était inscrit à l'école internationale de Carthage (ISC) et aurait été exclu pour les mêmes raisons, c'est-à-dire l'intrusion excessive du père et le harcèlement dont il aurait fait preuve à l'égard de l'ISC ».
Concernant la rupture profonde de communication entre l'établissement et le père de l'élève renvoyé, notre interlocuteur a expliqué : « La classe à laquelle appartient le jeune enfant est une classe numérique et, lors de l'inscription des élèves, l'établissement a demandé aux parents s'ils étaient d'accord pour qu'une telle initiative ai lieu. Le père n'aurait pas formé de refus mais a décidé, courant de l'année scolaire, de mettre son fils dans une autre classe ce qui n'était plus réalisable pour l'école ». Il a ajouté que l'enfant a pour unique tuteur légal son père et que sa mère se trouvait en Suisse pays dont elle est originaire.
Vu la dégradation des relations entre l'établissement et le père qui a nécessité le secours de la police lors d'une des altercations, l'administration aurait demandé à avoir pour autre interlocuteur les grands parents de l'enfant, proposition que le père aurait radicalement rejetée toujours selon la même source. Celui-ci aurait créé des vidéos diffamantes pour l'école et aurait usurpé l'identité de la page Facebook René Descartes.
Ce vendredi 13 janvier 2017, le père de Zakaria s'est exprimé sur les ondes de Mosaïque FM pour indiquer que, dans cette affaire, c'est son fils qui est victime. Au micro de Jihène Miled, il a expliqué que l'école a créé une classe pilote numérique sans autorisation des parents et a précisé « L'administration a mis mon fils à la porte, ils m'ont poussé et les sécuritaires m'ont demandé de quitter les lieux. J'ai porté plainte auprès du ministère de l'Education qui m'a donné raison. La directrice mène l'école d'une main de fer et m'a notifié que je devais trouver un autre tuteur légal pour Zakaria si je voulais que mon fils reste dans cette école. Je ne comprends pas que l'on puisse me demander une telle chose ! Mon fils est aujourd'hui à la maison depuis 1 mois et demi, il est traumatisé et attend de reprendre les cours dans cette école ou une autre ».