La condamnation des anciens ministres sous le régime de Ben Ali continue à susciter les plus vives critiques chez les partis politiques et les personnalités nationales. Parmi eux, Elie Trabelsi, militant tunisien de la communauté juive de Djerba, a publié, aujourd'hui dimanche 5 mars 2017 sur sa page officielle Facebook, un post dans lequel il écrit, en arabe, que «la magistrature tunisienne semble influencée par ce qui se passe en France et les accusations lancées contre François Fillon qu'on veut éliminer de la course à la présidentielle au profit de l'extrême droite ». Il ajoute que « la réconciliation nationale en Tunisie ne peut se faire avec l'existence de certains mercenaires, car nous les jeunes, voulons tourner la page et en entamer une nouvelle avec un sang nouveau, loin de la haine »… L'homme de culture, Raja Farhat, écrit qu'il y a « une quasi unanimité pour déplorer la condamnation injuste de Kamel Haj Sassi, fonctionnaire intègre, et respectueux des autres, alors que le secrétaire d'Etat est condamné pour avoir fait son travail sans dérober le moindre dinar... ».
Sadok Chaâbane, ancien ministre sous Ben Ali et faisant partie, actuellement, des dirigeants à Mechrouû Tounes, publie un post sous frome d'appels interrogatifs. « Destouriens où que vous soyez, le message vous est-il parvenu ? Qu'allez-vous faire maintenant ? ». Il mentionne dans un commentaire que « alors que le secrétaire d'Etat est condamné pour avoir fait son travail sans dérober le moindre dinar... ».
Quant à Mounir Charfi, militant des droits de l'Homme, a indiqué dans un post sur sa page Facebook, « qu'il ne discute pas le verdict prononcé contre Kamel Haj Sassi, Tijani Haddad et Samira Khayach dans le sens où s'ils ont commis des méfaits, ils doivent payer, mais qu'il était sûr que Kamel et Tijani ne sont pas corrompus dans le sens où ils n'ont pas été condamnés pour détournement de fonds ou pour avoir bénéficié des deniers publics tout en précisant qu'il ne connaissait pas Samira Khayach… ».
Et d'ajouter que si la « sentence contre ceux qui ont aidé à l'organisation d'un spectacle de musique était la prison avec effet immédiat, quel sera alors le verdict contre ceux qui ont tué ou volé des milliards dont certains jouissent, encore, de toute leur liberté ? » « Peut-on alors considérer que ce verdict constitue un avertissement pour ceux ayant transgressé les lois après la Révolution (meurtres, corruption, vols) dans le sens où ils seront jugés après leur départ du pouvoir ? », conclut-il.