La députée Nidaa Tounes, Leila Chettaoui a déclaré ce jeudi 17 mars 2017 au micro de Maya Ksouri sur Radio Med, avoir peur pour la Tunisie. En pleurs, la députée, dont la décision de gel d'adhésion au parti ainsi qu'au bloc parlementaire de Nidaa vient tout juste d'être rendue publique, a affirmé avoir peur pour son pays « de Nidaa Tounes ». Leila Chettaoui, accusée puis reconnue coupable d'avoir été à l'origine des enregistrements fuités, a souligné que « tout le monde semble plus se préoccuper des fuites alors que le vrai problème est leur contenu ».
« Hafedh Caïd Essebsi a la responsabilité de la direction du parti et cette personne n'a aucune compétence pour diriger ce grand parti. Il ne peut fédérer les gens et est incapable de porter son projet. Hafedh Caïd Essebsi est un cheval de Troie qui sert une panoplie de personnes, qui ont des ambitions politiques et des intérêts financiers qui n'ont rien à avoir avec le projet de Nidaa ou encore les intérêts de la Tunisie » a affirmé la députée. Leila Chettaoui a qualifié ce qui se passe à Nidaa Tounes de grande catastrophe, soulignant que « cette épuration » finira par tuer le parti.
« Cette histoire de fuites me rappelle ce qui s'est passé en 2014, quand Rached Ghannouchi avait dit dans un enregistrement fuité que la sécurité et les militaires n'étaient pas garantis. Les Tunisiens bâtissent leurs positions sur des étapes et ils sont trop intelligents pour être dupés deux fois. Ils sont aussi désespérés des politiques et pourraient voter moins objectivement la prochaine fois et opter pour un vote sanction qui pourrait mener la Tunisie dans un précipice » a-t-elle ajouté.
Mme Chettaoui, a ensuite déclaré que « Nidaa Tounes est fini, surtout s'il reste dans la même configuration dans laquelle il est aujourd'hui ». « Nidaa Tounes pourrait même constituer un danger pour la Tunisie et après tout ceci je ne pense pas avoir encore quelque chose à ajouter avec ce groupe » a-t-elle confié, avant de faire part de son intention de démissionner du parti, n'ayant aucun espoir de le voir revenir vers son projet initial porté par des compétences patriotes.