Comme promis, la tournée africaine de Youssef Chahed, qui était prévue du 24 au 27 janvier, n'a pas été annulée, mais reportée avec de légères modifications. Le chef du gouvernement a maintenu le Niger et le Burkina Faso dans sa tournée, mais a annulé le Soudan en le remplaçant par le Mali. Il ira donc dans ces trois pays du 4 au 6 avril 2017 où il y aura un forum économique et un déjeuner de networking dans chacun des pays visités. Pourquoi et qu'ira-t-il faire ? Le programme détaillé n'a pas encore été communiqué, mais on sait qu'il s'agit d'une mission économique pour nouer des affaires dans ces trois pays et ce en l'espace de trois jours seulement. En théorie, ce type de voyage exige que le chef du gouvernement soit accompagné par une large délégation d'hommes d'affaires tunisiens, sans qui il ne saurait y avoir d'affaires. Mais ça, c'est la théorie, car en pratique il en sera autrement, comme nous l'ont fait remarquer des investisseurs tunisiens habitués par ces destinations et connaissant parfaitement leurs milieux d'affaires. Ils savent déjà qu'il est difficile de réaliser quoi que ce soit en l'espace de trois jours dans trois pays différents dont chacun a ses propres particularités. La chose est rendue encore plus difficile vu que Youssef Chahed va faire sa tournée africaine à bord de l'avion présidentiel. Un jet au nombre de places très limité et qui devrait être essentiellement occupé par les ministres accompagnant le chef du gouvernement, son escorte et quelques représentants de médias.
Quid des hommes d'affaires voulant accompagner le chef du gouvernement dans sa tournée ? «On prendra le bus », ironise l'un d'eux. Concrètement, ceux qui veulent vraiment partir, doivent se résoudre à choisir une seule destination en se rabattant sur Tunisair qui a des vols pour le Niger les lundi, mercredi et samedi (départ le 03 avril et retour le 05 avril), ou bien le Burkina Faso les mardi, jeudi et dimanche (départ le 04 avril et retour le 06 avril) ou bien encore le Mali les mardi, vendredi et dimanche (départ le 04 avril et retour le 07 avril). Une fois l'une des trois destinations fixée, ils doivent se débrouiller tous seuls sur place pour rejoindre le chef du gouvernement, dépasser les cordons de sécurité et résoudre tous les problèmes logistiques. Bon à rappeler à titre comparatif, le roi du Maroc affrète deux avions dans ce type de déplacements africains, l'un pour lui et l'autre pour la délégation.