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Choc ferroviaire tunisien : la SNCFT mise en doute
Publié dans Business News le 21 - 04 - 2017

La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) ne cesse de faire parler d'elle depuis plusieurs mois. Grèves des cheminots à répétition, succession d'accidents et pertes humaines considérables, scandales de corruption au sein des syndicats et des hauts dirigeants de la société nationale…la liste des catastrophes ferroviaires est longue et a déjà fait l'objet de plusieurs enquêtes notamment celle du journaliste Hamza Belloumi, dans l'émission El Hak Maak.


La société nationale des chemins de fer peut-elle encore être perçue comme un accélérateur de croissance économique et sociale comme elle le fût auparavant ? Assure-t-elle encore un transport fiable, sécurisé et respectueux de l'environnement comme le prévoient les dispositions légales ? C'est ici l'objet de notre enquête.

Une société nationale mais aussi un fief syndical

La SNCFT, c'est des acquis vieux de 61 ans. Cette entreprise publique à caractère non administratif placée sous la tutelle du ministère du Transport est aussi un véritable fief syndical. L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a une forte et ancienne présence au sein de la SNCFT. D'ailleurs, durant la colonisation française, les cheminots avaient organisé une forte résistance face au colon français. Au sein de cette entreprise publique, plusieurs syndicats coexistent et représentent les multiples corps de métiers qui composent la SNCFT.

Depuis quelques années, les nombreuses grèves effectuées par les cheminots et passées sous silence, prouvent que la profession se retrouve face à de nombreuses incertitudes. La vague de colère met en exergue une réelle détresse et une démotivation certaine des agents. Elle est le résultat de la dégradation des conditions de travail, de l'absence de stabilité, de l'isolement des collectifs de travail mais aussi d'une déconnexion avec le citoyen tunisien, usager du service public de la SNCFT. Les problèmes de l'infrastructure défaillante et l'avènement de la révolution n'ont fait qu'empirer une situation déjà précaire.

Par ailleurs, les cheminots de la SNCFT agissent comme au sein d'une grande famille où c'est la solidarité intergénérationnelle qui prime. Comme l'a déclaré Erige Sehiri, réalisatrice du documentaire « La Voie Normale » : « La SNCFT est une grande famille qui cache ses tares ».Cette forte union à laquelle s'ajoute un syndicalisme très prononcé s'apparente à du corporatisme. C'est en cela que la dénonciation des dépassements commis par cette société nationale est mal vue de la part de ceux qui y travaillent. Le cas de Issam Eddine Fitouti, un ancien conducteur de train licencié et qui a travaillé durant 16 ans au sein de la SNCFT, est un exemple parlant. La violence psychologique et physique dont il a fait l'objet prouve qu'une omerta règne en maître dans l'entreprise publique.

Des allégations de corruption

« En débutant mon documentaire « La Voie Normale » je me suis vite aperçue qu'il y avait anguille sous roche et c'est pour cela que j'ai décidé de mener une enquête plus approfondie qui sera publiée en mai » a déclaré Erige Sehiri durant l'entretien accordé à Business News. Pour les besoins du tournage de son documentaire relatant la vie de cinq conducteurs de trains, dont Issam Eddine Fitouti, de multiples autorisations lui ont été demandées par la société nationale. Il aura fallu trois longues années pour les obtenir a-t-elle affirmé ajoutant plus loin que : «C'est Mahmoud Ben Romdhane, alors ministre du Transport, qui a permis à l'équipe de tournage de faire correctement son travail mais cela n'a pas empêché certains dirigeants de la SNCFT de quémander de l'argent à Dorra Bouchoucha, réalisatrice du documentaire ». Dans l'émission de Hamza Belloumi, le chroniqueur Mohamed Boughaleb a indiqué que les dirigeants de la SNCFT avaient exigé la somme de 150 mille dinars…Par ailleurs, Erige Sehiri a tiré la sonnette d'alarme : « Nous sommes sur la pente ascendante d'un mal qui ronge la SNCFT, à côté de cela, il y très peu de remises en question ».

Cet aspect véreux de la SNCFT est difficile à prouver. En allant visiter la page Facebook « Les cheminots Tunisiens », on s'aperçoit que les allégations de corruption se multiplient. Usage abusif des pouvoirs conférés aux cadres de la SNCFT dans l'exercice de leurs fonctions, transactions douteuses dans le cadre des appels d'offres sur les marchés publics, détournement, dilapidation des deniers publics, abus de biens sociaux, collusion avec des chefs d'entreprises, enrichissement illicite… Tout y passe ! Le sujet très controversé des malversations lors des achats d'équipements ferroviaires fait également partie de cette liste.

Selon Issam Eddine Fitouti et Erige Sehiri, le ferroviaire tunisien serait entre les mains de puissants lobbys. Certains dirigeants de la SNCFT associés aux cheminots de l'UGTT auraient plus de poids que le ministère du Transport tout entier...Accusations que le directeur de communication et porte-parole de la SNCFT a formellement démenti.

Les dénonciateurs et lanceurs d'alerte mis au pilori

Bien que la loi sur la dénonciation de la corruption et la protection des dénonciateurs ait été adoptée, dans la pratique, la situation est complexe et hasardeuse. Surtout dans le cas de la SNCFT. L'ex conducteur de train, Issam Eddine Fitouti, a été considéré comme dément par la SNCFT après qu'il ait dénoncé des actes de négligence manifestes et des pots-de-vin.
Le licenciement « abusif » de cet homme, d'un tempérament téméraire, a fait couler beaucoup d'encre. De plateau en plateau, sur les radios et par voie écrite il n'a cessé, douze années durant, de dénoncer les « risques insensés » subis dans son ancien poste et les « dépassements commis par certains hauts cadres de la SNCFT ».

Lors de notre entrevue, il a affirmé : « Quand j'étais encore conducteur de train, j'ai écrit à tous les ministres du Transport pour leur faire part de mes inquiétudes. En interne, à la SNCFT, personne n'a voulu m'écouter et on m'a fait passer pour un fou. Depuis Abderrahim Zouari, ancien ministre du Transport de 2004 à 2011 jusqu'au ministre actuel, Anis Ghedira, toutes mes lettres sont restées sans réponse. D'ailleurs, ceux qui sont à l'origine de la faillite de la SNCFT sont toujours en poste ou proches de la retraite. Ils n'ont pas été inquiétés ».
D'après ses dires, en 2010 lorsque Sarra Rejeb avait répondu à ses requêtes en 2010 et l'a invité à s'entretenir avec elle. La demande de l'actuelle PDG de la SNCFT, à l'époque directrice générale du transport terrestre, aurait été la suivante : « Changez le contenu de votre rapport sur la SNCFT et nous nous placerons de votre côté ».Une proposition que Issam Eddine Fitouti n'aurait pas hésité à décliner… Aujourd'hui, seule une enquête judiciaire en bonne et due forme permettrait de lever le voile sur la corruption et les éventuels pots-de-vin existants au sein de la SNCFT.

L'omerta ferroviaire : On ne lave pas le linge sale de la SNCFT en public !

La loi du silence qui règne chez les agents de la SNCFT est déconcertante. Erige Sehiri indique que lors du tournage de son documentaire, elle a remarqué le fait que : « Certains cheminots ont des révélations à faire mais la peur est omniprésente. Ils ont beaucoup à perdre vu que beaucoup d'entre eux ont des membres de leurs familles qui travaillent au sein de l'entreprise nationale. Il y a un effet domino ». En effet, il est d'usage pour les cheminots de la SNCFT de faciliter le recrutement d'un des membres de leurs familles, fils, cousins ou neveux. Cela favorise la loi du silence.
En tout état de cause, le silence perdure et il est très remarquable. En questionnant des agents sur le quai de la gare de Tunis à la place Barcelone, ceux-ci nous indiquent qu'une note de service leur interdit de parler aux médias. Issam Eddine Fitouti, quant à lui, a été passé à tabac pour ses révélations, il a expliqué : « Suite à mes requêtes successives et vu que je n'abandonnais toujours pas, un dirigeant de la SNCFT et son fils ont voulu me donner une bonne leçon. Ils m'ont isolé dans un bureau, ont commencé par me gifler puis ils m'ont carrément tabassé. Personne n'a voulu m'écouter ni prendre en considération les données pourtant concrètes que j'ai à ma disposition. On me fait passer pour un fou » a-t-il déclaré durant l'émission de Hamza Belloumi ajoutant plus loin qu'après cette raclée ils l'ont enfermé dans le bureau et qu'il a dû appeler la police pour être libéré.

Les accidents ferroviaires meurtriers : la SNCFT ou le train de la mort ?

Selon l'enquête menée par l'équipe journalistique de Hamza Belloumi, il y aurait 100 accidents de train par an en Tunisie. L'Association tunisienne de la protection des accidents de la route (ATPRA) avance, qu'en 2016, la SNCFT a enregistré 48 accidents mortels. Imed Touil, le secrétaire général de l'association, a affirmé que c'est le non-respect des règles de sécurité qui serait à l'origine des nombreux drames humains enregistrés. Autres éléments en cause, les formations défaillantes dispensées aux nouvelles recrues. Issam Eddine Fitouti, explique le cas des nouveaux conducteurs recrutés : « Alors que les nouveaux devraient alterner entre cours et stages sur le terrain, la transmission du savoir-faire ne s'effectue qu'à l'oral, ce qui perpétue les mauvaises pratiques ». La question des recrutements de cheminots a, par ailleurs suscité une vive polémique lorsque Abdelkarim Harouni, ministre du Transport sous la Troïka, avait décidé d'intégrer arbitrairement de nombreuses personnes.
Plusieurs accidents mortels ont été enregistrés ces dernières années. Le 16 juin 2015, à Zaghouan, le pire carnage ferroviaire enregistré par la SNCFT depuis 50 ans a fait 18 morts et 98 blessés graves. En cause, une collision entre un train et un camion due à l'absence de barrière et de protection sur le passage à niveau.
Le 15 juillet 2015, une collision entre deux trains de la SNCFT fait un mort et 50 blessés à Dubosville dans le gouvernorat de Ben Arous. L'accident avait eu pour origine une panne technique du train.
Le 28 décembre 2016, un train percute un bus à Jbel Jloud causant la mort de 5 personnes dont un enfant et a fait 52 blessés. La violence du choc a coupé le bus en deux. En cause ? Des feux de signalisation qui ne fonctionnaient pas, et ce depuis 15 jours. C'est d'ailleurs à la suite de cet accident que Sabiha Derbel, alors PDG de la SNCFT, ainsi que plusieurs autres hauts cadres avaient été limogés par le chef du gouvernement Youssef Chahed.
Le 30 décembre 2016, à Seliana, un train de marchandises heurte un véhicule de police au niveau d'un passage à niveau défectueux. Deux agents des forces de l'ordre sont tués sur le coup.
Le 25 janvier 2017, une collision entre un camion transportant des poules et un train de voyageurs à Gabès cause la mort de deux personnes. Encore un passage à niveau défectueux.
Le 29 mars 2017, entre la station de Sidi Rezig et Mégrine dans la banlieue sud, une collision entre deux trains fait 28 blessées.


Les accidents ont-ils augmenté ces dernières années ? Selon le directeur de communication et porte-parole de la SNCFT, « le boom médiatique d'après révolution fait que nous parlons davantage des accidents mais dans la réalité les accidents n'ont pas augmenté, pas plus que les arrêts intempestifs de travail des cheminots. C'est tout le pays qui est contaminé par ce phénomène ce n'est pas propre à la SNCFT ! L'incivisme va en grandissant».

Vais-je arriver entier et à l'heure à mon travail aujourd'hui ?

Et le voyageur dans tout ça ? Il est primordial de se pencher sur les retards des horaires de train et leurs répercussions sur les usagers et leur sécurité. Ainsi, lorsqu'un train fait un retard, notamment durant les heures de pointe, les voyageurs s'accumulent sur les quais mal agencés et une fois le véhicule stationné, il est instantanément pris d'assaut par les usagers. Les nerfs à vif et n'ayant pas de place, c'est entre les wagons, entre les sièges et n'importe où ailleurs que les passagers s'installent. Se pose ici le problème des portières de train et leur grande dangerosité surtout que, dans certains trains archaïques, ses portières ne se ferment plus. Ne parlons pas des personnes âgées ou à mobilité réduite qui, à moins d'une aide consistante, sont incapables de monter dans un train car les escaliers sont beaucoup trop en hauteur.

Lilia, 21 ans, étudiante en musicologie et habitant dans la ville d'Ezzahra a expliqué à Business News que les grèves et les retards de trains l'obligent à se débrouiller autrement pour rentrer chez elle. « Quand je me retrouve bloquée à la gare je prends un taxi jusqu'à Ezzahra. Ce trajet de Tunis à ma ville vaut 11 à 13 dinars. Pour un étudiant cette somme est excessive, c'est difficile tous les jours ».
Mohamed Marouen, 48 ans et cadre au ministère de l'Education, témoigne : « Au-delà des grèves et retards, c'est le comportement de certains jeunes tunisiens qui m'abasourdis. Notre jeunesse va mal il suffit de prendre le train pour le comprendre ».
Sana, 58 ans, femme de diplomate en mission au Pakistan et qui séjourne en Tunisie pour venir voir son fils, explique : « Je vois bien lors de mes séjours en Tunisie que la situation se détériore de plus en plus. Ce n'est pas seulement une question d'équipements défectueux de la SNCFT ou des grèves des cheminots, c'est une crise de valeurs plus globale. D'ailleurs pourquoi les contrôleurs ne montent plus dans les trains et ne se positionnent qu'à la gare centrale ? ».
Mounir, 69 ans, professeur d'université à la retraire : « Quand je prends le train pour aller à Tunis, je m'attends à tout. Grève, panne ou retard tout est plausible. Mais la plupart du temps les trains sont à l'heure je ne veux pas jeter la pierre… »

Actes de malveillance, vandalisme et incivisme de certains citoyens tunisiens

Les actes de vandalisme sont nombreux. Dans la plupart des cas, ils sont commis par des groupes de jeunes hommes inconscients et dans l'indifférence totale des autres passagers résignés mais aussi des contrôleurs qui sont censés faire régner la loi.

Sur ce sujet, Hassen Miaadi, a affirmé que l'incivisme, le pillage et les actes de vandalisme à l'égard des équipements de la SNCFT sont multiples. Il a également assuré que « plus de 98% des décès enregistrés lors des accidents sont dus à des citoyens irresponsables qui n'ont pas conscience de la dangerosité de leurs actes ! Les médias doivent relayer ce type de phénomène et expliquer qu'un train ça roule à vive allure et que lors de la circulation sur un passage à niveau il faut être en alerte. Par ailleurs, oui la SNCFT a des problèmes et elle est déficitaire. Il ne fait pas beau dans le meilleur des mondes …». Au-delà de la brutalité engendrée par l'incivisme, les trains, les métros et les bus sont devenus des lieux propices à la criminalité, à la mendicité des enfants, à la violence et au harcèlement sexuel des femmes au quotidien.

Alors que le secteur ferroviaire et notamment le transport de marchandises est étroitement lié à la croissance économique, la Tunisie semble aujourd'hui avoir fait l'impasse sur ce dossier. Le coût actuel de l'infrastructure ferroviaire tunisienne minimise, en effet, l'apport économique bénéfique des chemins de fer. La problématique de l'exploitation de phosphate à Gafsa en est une illustrations. Récemment, c'est Attijari Bank qui est venue à la rescousse de la SNCFT en lui permettant l'acquisition de 20 locomotives dans l'objectif d'améliorer la capacité de la société nationale dans le transport de phosphate. L'entrée en application de logiques venant du secteur privé ou la naissance d'une société qui concurrencerait la SNCFT permettrait peut-être d'éviter sa future privatisation.


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