Leila Chettaoui, présidente de la commission parlementaire enquêtant sur les circuits ayant permis à des milliers de jeunes tunisiens de rejoindre les foyers de tension, a profité de son passage chez Boubaker Akacha lors de l'émission Midi Show de Mosaïque Fm, ce lundi 1er mai 2017, pour faire de nouvelles révélations sur les réseaux d'enrôlement et pour commenter le limogeage de Néji Jalloul. Mme Chettaoui a affirmé qu'elle détenait de nouvelles preuves et qu'elle allait les soumettre à la justice. Elle a indiqué que les investigations menées ont permis de prouver que le mufti de Daech était venu en personne en Tunisie en 2012 et qu'il a passé deux semaines à former des jeunes tunisiens dans une mosquée. Elle n'a pas voulu citer son nom, notant que c'est le rôle de la justice de le faire et de déterminer qui l'a invité en Tunisie et comment il a pu se déplacer en toute liberté, sans aucune surveillance. Suite à cet entrainement, les jeunes embrigadés ont été envoyés en Libye pour se former au combat dans trois camps à Zentan, Syrte et Benghazi, relève l'élue. Puis, ils ont été encouragés à retourner en Tunisie ou à aller en Syrie. « Ceux qui sont partis en Syrie sont devenus l'extrême droite de Daech ! », souligne Mme Chettaoui. La députée a révélé, également que l''enquête fait ressortir plusieurs noms, dont notamment un qui est récurent : celui du Libyen Abdelhakim Belhaj.
Concernant le limogeage de Néji Jalloul, Leila Chettaoui estime qu'il pourrait affaiblir Youssef Chahed, notamment vis-à-vis de l'opinion publique. Pour elle, il devient impossible au chef du gouvernement de poursuivre son travail avec cette équipe ministérielle, avec le rendement de certains ministres qui n'est pas à la hauteur. Elle n'écarte pas, dans ce contexte, la possibilité d'un remaniement prochain. L'élue reproche, aussi, à Nidaa tounes de ne pas avoir coordonné, ni travaillé, ni soutenu ses ministres, notamment ceux qui étaient soutenus par l'opinion publique, selon les sondages, notamment Néji Jalloul et Saïd Aïdi.