Belle avancée, quoiqu'incomplète, dans les droits de l'enfant en Tunisie à l'occasion de l'examen, en commission, de la loi relative à la violence contre les femmes. L'article 18 devrait mettre fin à cette pratique fort répandue de recruter des enfants mineurs comme femmes de ménage. Ce type de recrutement sera désormais punissable d'une peine allant de trois à six mois de prison et d'une amende de 2000 à 5000 dinars. Le double en cas de récidive et la même peine est encourue pour la simple tentative et pour les intermédiaires. C'est tout un marché, avec ses codes et ses intermédiaires, qui existe depuis des décennies et touche particulièrement les jeunes filles, parfois impubères, originaires du Nord-Ouest de la Tunisie. La commission n'est cependant pas allée jusqu'au bout de sa logique de protection des enfants, puisque le texte s'arrête uniquement aux mineurs employés dans les maisons et n'englobe pas la protection aux enfants qu'on fait travailler tout court. Jusqu'à aujourd'hui, on peut voir des enfants travailler dans des petits magasins de travail artisanal ou récolter les bouteilles en plastique dans les poubelles.
Par ailleurs, et toujours dans l'examen de ce projet de loi, une amende de 2000 dinars est prévue pour toute disparité de salaire, motivée par une discrimination du genre. La récidive double le montant de l'amende, selon l'article 17.