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Tunisie : Le calvaire de l'investisseur !
Publié dans Business News le 19 - 05 - 2017

Tunisia 2020, des forums d'investissement, des mesures d'incitation, des allégements et des exonérations en tous genres, rien n'est épargné pour encourager à investir. Mais il ne s'agit là que de la moitié pleine du verre car l'autre moitié est beaucoup moins agréable. Pour les investisseurs tunisiens ou étrangers, il s'agit souvent d'un parcours du combattant à tel point que l'un des hommes d'affaires connus du pays disait : « Pour ouvrir une boite en Tunisie, il faut avant tout un bon comptable et un bon avocat ».

« L'économie tunisienne, parmi les économies les plus compétitives à l'échelle africaine et arabe, offre aux entreprises, un environnement d'une qualité meilleure que celui qu'elles pourraient trouver dans les principaux pays concurrents. Sont en particulier favorables à la compétitivité des entreprises le niveau d'éducation de la population active, la rigueur de la gestion macroéconomique et la qualité des institutions publiques. Située, de surcroit, à la jonction du bassin oriental et occidental de la Méditerranée, et à seulement 140 km de l'Europe, la Tunisie jouit d'une position géographique privilégiée qui fait d'elle un hub régional aussi bien pour l'investissement que pour le commerce et la production. A moins de trois heures de vol des métropoles européennes et des grandes villes du Moyen Orient, la Tunisie se trouve au cœur de la chaine logistique euro-méditerranéenne. Elle est également la destination privilégiée pour ceux qui décident d'accéder à un marché de 800 millions de consommateurs. La Tunisie est enfin un vivier de compétences qui offre une agréable qualité de vie ». Ce texte « publicitaire » est disponible dans la rubrique « Pourquoi la Tunisie ? » sur le site de Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (FIPA).

A lire tous ces arguments alléchants, on se demande pourquoi on ne se bouscule pas pour investir dans ce petit bout de paradis qu'est la Tunisie. La réponse vient en effet du terrain, d'une réalité nettement moins idyllique que ce qu'on veut bien faire croire dans les discours. Car, que l'on soit tunisien ou étranger, investir en Tunisie est, en réalité, un parcours semé d'embûches.

Pas plus tard que vendredi dernier, le député d'Al Horra, Sahbi Ben Fredj dénonçait, dans un statut publié sur les réseaux sociaux, les difficultés en tous genres rencontrées par un investisseur à Sbeitla, dans la région de Kasserine.
Un investisseur tunisien a lancé un projet dans le secteur de l'industrie pharmaceutique en partenariat avec des étrangers et orienté vers l'exportation. D'une valeur avoisinant les 30 millions de dinars et une capacité d'employabilité immédiate de 150 employés, ce projet a commencé à rencontrer des difficultés dès le démarrage des travaux de construction de l'usine.
M. Ben Fredj a expliqué que les problèmes concernaient à titre d'exemple, le remplacement du compteur de la STEG, une procédure qui a pris plus de 4 mois, ainsi que les demandes pressantes et peu amicales des habitants de la région qui estiment être en droit d'être recrutés puisque « enfants de la région ».
Bien que l'investisseur ait ses propres ouvriers, il s'est retrouvé contraint d'en recruter d'autres, peu expérimentés et fainéants. Des ouvriers qui n'hésitent pas, lors de toute tentative de l'investisseur de les remettre sur les rails ou de faire cesser ce chantage, d'interrompre les travaux sur le chantier et d'agresser verbalement avec des menaces d'agression physique le malheureux « mécène ».
Ce qu'a en outre rapporté le député, c'est l'absence totale de toute réaction de la part des autorités régionales et sécuritaires, malgré les appels à l'aide incessants qui leur ont été destinés.
Résultat des courses, le conseil d'administration de la société a décidé d'arrêter la réalisation de l'usine, appelant l'administration à trouver une autre région pour l'implantation de ce projet. « Le gouvernorat de Kasserine a ainsi perdu un investissement industriel dans un secteur technologique qui pouvait offrir 400 postes d'emploi parce que l'Etat est incapable d'appliquer la loi. Ceci reste un exemple parmi d'autres », a conclu Sahbi Ben Fredj.

Un cas parmi d'autres, en effet. La politique générale du pays fait malheureusement que ce genre de mésaventure ne soit pas une exception. En plus des aléas « humains », ou encore procéduraux une fois le projet lancé, c'est aussi un parcours du combattant d'arriver à poser déjà la première pierre à l'édifice.

Le parcours de l'investisseur commence bien plus tôt et deux contraintes constituent, pour celui qui songe à se lancer dans l'aventure, des obstacles souvent rédhibitoires. D'abord, le long processus administratif, avec la bureaucratie qu'on connait, qui fait que tout investisseur se retrouve, dans l'acte même d'investir, face à de nombreux intervenants. Commence alors le bal incessant des dossiers à déposer auprès des ministères, de l'API, de l'APIA, de la recette des finances, des municipalités etc. Malgré une nouvelle loi sur l'investissement qui se veut incitative et facilitatrice, les procédures demeures contraignantes et, disons-le, répulsives.

Ensuite la contrainte qui est aussi souvent rapportée par les hommes d'affaires, et plus particulièrement ceux qui se tournent vers l'export, est relative à la politique « obsolète et dure » de la BCT en ce qui concerne le change. Ainsi, nombreux sont les investisseurs qui estiment que cette politique entrave leur travail, surtout quand il s'agit de transactions en devises avec l'étranger ou encore d'investir, notamment pour étendre son projet, à l'international. Là encore, les choses se compliquent pour celui, qui théoriquement, est encouragé à créer de la richesse, de l'emploi et à participer au développement de l'économie nationale. C'est une vraie gageure que de faire sortir de l'argent de Tunisie pour aller ouvrir une filiale quelque part dans le monde. Le cas des responsables d'agences de voyage est aussi édifiant. En effet, même en ayant présenté une demande pour sortir de la devise, n'ont pas de réponse à temps et sont obligés de se contenter des 6000 dinars par an d'allocation touristique pour leurs voyages de prospection et de travail. Il y aussi des situations où des exportateurs confirmés sont dans l'obligation de rendre des comptes à la justice car le virement reçu de l'étranger ne couvre pas la totalité de la valeur de la marchandise. Une procédure tout à fait louable s'il s'agissait de gros montants, mais quand il s'agit de quelques centaines de dollars sur des factures de centaines de milliers, cela devient exagéré.

Investir en Tunisie n'est donc pas une entreprise de tout repos. Si on arrive à dépasser sans trébucher les procédures administratives pour lancer son projet, rien ne garantit qu'on ne s'y heurte plus une fois démarrée l'activité. Plus encore, on risque également de faire face aux tensions sociales qui mettent tout le poids des revendications sur l'Etat mais aussi sur les investisseurs, symboles du capitalisme et pourvoyeurs de dinars à tout va. Des cas comme celui de Sbeitla il y en a à la pelle, et des entreprises qui ont dû se résigner à aller chercher la prospérité sous d'autres cieux il y en a eu pas mal. Le chef de l'Etat n'a de cesse de marteler l'exemple de l'investisseur qui, faute d'un environnement propice, a choisi de s'installer au Maroc. Voilà des mois que l'investissement, l'économie, le développement inondent tous les discours sans que rien ou presque n'ait changé pour qu'enfin l'idée d'investir en Tunisie ne donne pas à son détenteur une boule à l'estomac…


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