Nombreuses personnalités publiques, organismes de la société civile et des citoyens ont condamné l'arrestation de quatre non-jeûneurs condamnés à un mois de prison à Bizerte pour avoir fumé une cigarette avant la rupture du jeûne. Plusieurs publications sur la toile dénoncent ainsi « la décision de justice et l'ingérence manifeste dans les libertés individuelles » réclamant la liberté, pour ceux qui le veulent, de ne pas observer le jeûne pendant Ramadan. Dans un communiqué publié hier, vendredi 3 juin 2017, le conseil de l'ordre des avocats de Sousse s'est dit étonné de voir « la justice prononcer un tel verdict pour une affaire qui concerne les libertés de culte, pourtant garanties par la constitution ». Il a exprimé son opposition avec « une lecture réductrice des textes de loi appelant à tenir à l'écart la justice de ces affaires qui menacent le caractère civil de l'Etat ». La Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme, a également condamné « une décision injuste » soulignant que les autorités devraient plutôt condamner « les personnes qui n'ont aucune légitimité et qui osent s'ingérer dans la vie personnelle d'autrui ». Elle a, par ailleurs, appelé les autorités à assumer leurs responsabilités en défendant les droits garantis par la constitution et en exprimant clairement leur position par rapport aux mesures adoptées par les espaces publics pendant le mois de Ramadan afin de rompre avec cette opacité qui régit les comportements de certains responsables.
Le collectif #Fater organise ce samedi 3 juin 2017, un pique-nique de soutien devant le palais de justice de Bizerte. Cet évènement, « organisé pour soutenir les non-jeûneurs de Bizerte » démarrera à 14h. Le 11 juin 2017, ce sera devant le théâtre municipal de Tunis qu'aura lieu la marche organisée par le collectif #Fater pour exiger l'ouverture des cafés et restaurants ainsi que des espaces publics aux non-jeûneurs. « #MouchBessif », ou « pas sous la contrainte », voilà le thème arboré cette année par le collectif.