« Mon amour pour la Tunisie est supérieur aux campagnes de dénigrement ! ». C'est ce qu'a déclaré l'humoriste tuniso-français Michel Boujenah à Elie Trabelsi, homme d'affaires et militant tunisien de la communauté juive de Djerba hier soir après le communiqué publié par la centrale syndicale UGTT appelant à l'annulation du spectacle de l'humoriste. Michel Boujenah confirme sa présence au spectacle qui aura lieu le 19 juillet à Carthage. Au vu de la polémique actuelle, il devrait jouer à guichets fermés et pourrait même prévoir un deuxième sans aucun risque de le voir désempli.
Une campagne appelant au boycott du spectacle de Boujenah a été lancée par des nationalistes arabes et différents militants anti-sionistes il y a quelques jours sur la toile tunisienne. Elle a atteint son apogée hier par le communiqué de la plus grande centrale syndicale du pays qui appelle purement et simplement à l'annulation de ce spectacle. Le prétexte est que Michel Boujenah est « sioniste défenseur de l'Etat d'Israël ». Une contre-campagne a été rapidement lancée pour rappeler que Michel Boujenah est d'abord et avant tout Tunisien quelles que soient ses orientations religieuses ou politiques. On insiste que l'humoriste ne cesse depuis longtemps de défendre la Tunisie, son économie et son tourisme et qu'il est indécent d'agir ainsi contre lui.
Le ministère de la Culture a par ailleurs publié un communiqué affirmant qu'il ne saurait s'ingérer dans la programmation tout en lançant un appel au calme et à la tolérance. Un communiqué qui a relancé encore davantage la polémique puisqu'il signale les origines juives de l'humoriste, alors que le problème n'a rien à voir avec la religion de Michel Boujenah et que l'Etat n'a pas à évoquer l'orientation religieuse de quiconque. Michel Boujenah est tunisien, point, lit-on un peu partout sur la toile !