La privatisation des entreprises tunisiennes publiques sera barrée de « 70.000 ou plutôt 100.000 lignes rouges », insiste Noureddine Taboubi. Le secrétaire général de l'UGTT a donné une interview publiée hier par l'agence de presse TAP dans laquelle il a affirmé n'avoir jamais entendu le président de la République, Béji Caïd Essebsi, évoquer la cession des entreprises publiques. « Il a plutôt dit que nous n'avions rien à vendre », précise-t-il. Il a défendu la position de l'UGTT en affirmant que le syndicat n'était pas « fermé sur lui-même » mais qu'il avait sa propre vision selon laquelle il faudrait restructurer et assainir les entreprises publiques afin qu'elles soient compétitives et opérationnelles et qu'elles puissent renflouer les caisses de l'Etat.
Tout en affirmant que ce sont les « perdants » qui veulent masquer leur échec à travers cette cession, il en a profité pour tancer le patronat en déclarant que certains « opportunistes » veulent réaliser des profits en usant de « moyens détournés ». Il a aussi accusé « ceux qui se prétendent experts » d'être derrière une campagne visant à rendre le secteur public responsable de tous les maux dont souffre l'économie tunisienne. « Les entreprises comme la STEG ou la SONEDE ne sont pas déficitaires mais ont cumulé d'énormes arriérés auprès d'établissements publics et privés et il faut aujourd'hui étudier leurs situations et leur trouver des solutions, au cas par cas », a déclaré Taboubi.
Par ailleurs, Noureddine Taboubi est revenu, encore, sur l'accord des augmentations salariales, signé en mars 2017, qui n'a pas encore été appliqué. « Les travailleurs commencent à s'impatienter » explique-t-il affirmant que le syndicat ne veut pas être mêlé aux « tiraillements internes au patronat ».Le SG de l'UGTT a ajouté, dans ce sens, que le syndicat veillera à ce que les prochaines négociations sur les augmentations aient lieu en avril prochain avec le gouvernement et en mars 2018 avec l'UTICA.
Il a aussi affirmé que, contrairement à la proposition du gouvernement, le syndicat appelle à élever l'âge de départ à la retraite à 62 ans ajoutant que l'UTICA n'aurait pas pu accepter la proposition gouvernementale des 65 ans qui devrait selon lui rester « optionnelle ».