Plus de 350 personnes, venues de 50 pays d'Europe et des pays voisins se sont retrouvés, à Turin, en Italie, pour discuter des compétences nécessaires afin de préparer les jeunes au marché de l'emploi, dans un monde en perpétuelle mutation. Entrepreneurs, fournisseurs de formation, décideurs, innovateurs se sont réunis, à l'initiative de la Fondation européenne pour la formation, qui a organisé, les 21 et 22 novembre 2018, la conférence « Skills For the future : Managing transition » - «Compétences pour l'avenir: gérer la transition».
Cette manifestation de deux jours a pour objectif d'explorer comment les pays en développement et les pays en transition peuvent anticiper et réagir aux tendances mondiales qui façonnent les marchés du travail des pays voisins de l'Union européenne, aujourd'hui et à l'avenir. Les participants ont tenté d'identifier les moyens de développer des politiques de formation et de travail tournées vers l'avenir dans leurs pays respectifs. Ils ont eu également, l'occasion de partager leurs points de vue et de travailler ensemble pour déterminer comment l'UE peut soutenir cette transition grâce au travail de la Fondation européenne pour la formation. « La capacité de l'Union européenne et de ses pays voisins d'adapter les systèmes d'éducation et de formation aux changements déterminera dans quelle mesure nous préparons la prochaine génération à surmonter les défis du présent - en exploitant son potentiel pour contribuer à la croissance inclusive et à la stabilité », a déclaré Cesare Onestini, le directeur de l'ETF. Il s'agit d'un événement participatif pour discuter des défis futurs et des solutions actuelles en matière de compétences et de travail. La conférence « Compétences pour l'avenir: Gestion de la transition » s'est focalisée sur quatre thèmes principaux, à savoir, comprendre les tendances mondiales; relever les défis spécifiques aux pays; aborder l'avenir des compétences, de l'éducation et de la formation et soutenir la transition vers le futur. Force est de reconnaitre qu'aujourd'hui, avec un monde en développement rapide, les diplômes à eux seuls, ne sont plus suffisants pour faire face aux différents changements et permettre aux personnes d'être compétentes.
Nous entrons dans une nouvelle étape de l'évolution mondiale, mais ce qui est différent cette fois, c'est le rythme révolutionnaire du changement et sa nature perturbatrice. L'environnement macroéconomique et politique mondial devient de plus en plus dynamique, interconnecté et imprévisible. Partant, les décideurs doivent agir en sachant que nos prédictions de l'avenir sont partielles et imparfaites, et sujettes à de multiples facteurs perturbateurs. La mondialisation est un dénominateur commun à de nombreuses tendances qui touchent tous les pays, des pays développés ou en transition. Aujourd'hui, dans n'importe quel domaine, il est essentiel de déterminer ce qui se passera dans le futur. L'impact du changement dépend des structures économiques, de la participation au commerce international, du degré de pénétration technologique et numérique, des données démographiques et l'impact des flux migratoires mais pas seulement. Le système éducatif, sa structure et sa capacité à fournir une main-d'œuvre qualifiée pour conduire l'innovation et la croissance et la productivité est également d'une importance capitale.
Aussi, l'avenir d'un pays dépend-il des choix qu'il fait et des capacités à tirer partie des tendances mondiales, en saisissant les opportunités et en transformant les défis en atouts. Et, cela repose sur leur capacité institutionnelle à faire les bons choix et à les mettre en œuvre, d'une part, et à fournir l'accès aux avancées technologiques et à doter les citoyens d'une éducation et de compétences adéquates, d'autre part.
Pour gérer la transition vers l'avenir, il est essentiel d'affiner les stratégies au-delà de 2020 et de définir des parcours de développement national du point de vue de l'économie, de l'emploi et de l'éducation. Les pays doivent être, en effet, préparés en termes de capital humain et d'infrastructures pour faire face aux changements rapides. En d'autres termes, il est impératif de faire de l'éducation et de la formation la priorité numéro un, si les pays veulent être compétitifs sur les marchés mondiaux de demain. Car, les défis tels que la mondialisation et la numérisation sont désormais évidents pour tous, mais pas les solutions. Les réponses varient d'un pays à un autre et d'une région à une autre, en fonction de leur contexte spécifique. Mais dans un monde globalisé, « nous devons travailler ensemble pour créer des solutions équitables, efficaces et durables. Le fil conducteur de tous les pays est le rôle crucial de l'éducation et de la formation pour leur permettre de se développer et de prospérer », relèvent les conclusions des participants.
En tout état de cause, même si nous ne pouvons pas prédire l'avenir, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre que cela se produise. Il faut agir pour concrétiser les opportunités offertes par le changement. D'ailleurs les débats de la conférence «Compétences pour l'avenir: gérer la transition», ont porté sur les moteurs des mutations rapides du monde du travail, depuis l'identification des compétences concurrentielles à l'autonomisation des enseignants et des formateurs, en passant par la création de partenariats public-privé significatifs et l'exploitation de technologies émergentes. Les conclusions incluaient des appels à un leadership audacieux à tous les niveaux, à des partenariats plus inclusifs et à un engagement dans l'élaboration de politiques innovantes, afin que les pays puissent activement façonner leur avenir.