Sur instructions du président Zine El Abidine Ben Ali, Cchef Suprême des Forces Armées, M. Kamel Morjane, Ministre de la Défense nationale a présidé, vendredi matin, au siège de l'Institut de la défense nationale, l'ouverture de la 26e session de formation organisée par l'Institut, au profit de hauts cadre nationaux, civils et militaires, autour du thème « Processus de Barcelone: L'Union Pour la Méditerranée, perspectives et approches », en présence d'officiers supérieurs et de membres du Conseil supérieur des armées. Le ministre a souligné, à cette occasion, l'intérêt particulier que le Président Ben Ali accorde à l'Institut de la défense nationale, intérêt illustré notamment par son souci constant de développer ses activités et de suivre ses résultats. Cette sollicitude particulière du chef de l'Etat, a-t-il ajouté, ne cesse d'encourager l'Institut à accomplir au mieux sa mission, en tant qu'unique structure chargée de la recherche et de l'analyse des questions fondamentales qui touchent aux secteurs stratégiques concernant la souveraineté de la Tunisie, sa sécurité et sa stabilité, partant d'une étude approfondie de la réalité et des défis qu'elle pose. Il a souligné que la Tunisie, qui est au coeur de l'histoire de la méditerranée, de par sa situation géographique stratégique, a joué un rôle central, depuis la nuit des temps, dans l'instauration des bases du dialogue, de la solidarité et de la paix entre les deux rives. Partant de là, ajoute le ministre, l'approche de défense adoptée en Tunisie est tributaire de facteurs psychologiques, économiques, culturels et civilisationnels ainsi que de considérations scientifiques et technologiques, à la lumière des grandes mutations que connaît son environnement géopolitique. L'emploi optimal des ressources propres, naturelles et humaines, constitue la principal fondement de la sécurité et de la défense en Tunisie, a souligné M. Morjane, rappelant dans ce cadre les principales missions de l'armée nationale et les portées nationales, inter-régionales et mondiales de la politique de défense de la Tunisie. Le ministre de la Défense Nationale a par ailleurs fait remarquer que la Tunisie a fait de la solidarité méditerranéenne, depuis le changement, une des constantes de sa politique extérieure, partant de la conviction que l'impulsion du processus de développement dans l'espace méditerranéen est une responsabilité commune qui impose un partenariat actif et réel entre les pays de la région. A cet effet, la Tunisie a pris part à la plupart des projets visant à instaurer la paix, la sécurité et la coopération régionale, à l'instar de la signature d'un accord de partenariat avec l'Union Européenne, en juillet 1995, la participation à la conférence de Barcelone, en 1995 (processus de Barcelone), au dialogue 5+5 et en adhérant à l'initiative du président français Nicolas Sarkozy sur « l'Union Pour la Méditerranée », a rappelé M. Morjane. Il a fait remarquer que la Méditerranée, parallèlement à sa place et à sa contribution à la civilisation humaine, demeure jusqu'à nos jours au centre de conflits stratégiques entre les grandes puissances mondiales, avec notamment, l'émergence d'un nouvel ordre mondial fondé sur la globalisation et les impératifs et enjeux sécuritaires, économiques, sociaux, culturels et civilisationnels qui en découlent. Tous ces facteurs ont freiné le processus de Barcelone qui avait pour principal objectif de limiter la disparité de développement entre les pays des deux rives de la méditerranée et d'instaurer un dialogue et un partenariat réels dans la région. Le ministre a, en outre, expliqué que l'Union Pour la Méditerranée (UPM) vise à instaurer une nouvelle conscience méditerranéenne basée sur une approche commune des problèmes de la région, ce qui explique l'adhésion du Président Ben Ali à cette initiative et les propositions pratiques qu'il a présentées lors du sommet de Paris, tenu le 13 juillet dernier, notamment la création d'une agence méditerranéenne de protection de l'environnement et du littoral, la création d'un observatoire méditerranéen de lutte contre la pollution maritime et d'un centre méditerranéen de transfert des technologies. Le ministre de la défense nationale a affirmé que la réalisation de l'UPM nécessite la création du cadre adéquat pour l'édifier sur des bases solides, et impose une direction partagée, un respect mutuel, une saine coopération, une solidarité constructive et une sécurité commune afin que règnent sur le bassin méditerranéen les attributs du développement, de la stabilité et de la coexistence pacifique.