Les dispositions de l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) pour faire face à la situation humanitaire difficile en Libye et sur les frontières tuniso-libyennes ont été au centre d'une conférence de presse organisée, vendredi, à Tunis, par M. Louis-Georges Arsenault, directeur du bureau des opérations d'urgence de l'UNICEF. Le responsable onusien a indiqué que l'UNICEF se trouve face à deux choix dans l'actuelle conjoncture difficile en Libye, soit aider la Tunisie à accueillir les réfugiés y compris les Libyens qui seraient obligés de quitter leur pays, soit se préparer pour entrer en Libye à travers un couloir humanitaire en direction de Tripoli en vue de fournir une aide médico-sanitaire et psychologique aux enfants dans toutes les régions de l'ouest de la Libye et garantir leur protection. Il a indiqué, dans ce contexte, que l'Unicef a mobilisé du personnel et du matériel de secours ainsi que les premières fournitures dont des kits d'hygiène, des produits nutritifs et récréatifs et du matériel destiné à l'appui psychosocial, soulignant que des vols charters de l'UNICEF devront acheminer, prochainement, 160 tonnes de matériel pour répondre aux besoins humanitaires les plus pressants sur les frontières égyptiennes et tunisiennes avec la Libye. Une partie de ces aides sera envoyée à l'intérieur du territoire libyen. M. Arsenault a indiqué qu'une équipe de l'UNICEF a pu franchir les frontières à l'Est de la Libye, évaluer la situation et intervenir sur le terrain, tandis que dans la zone Ouest, la situation demeure incertaine surtout après les violences de ces derniers jours. Le responsable onusien a souligné, que sa première visite en Tunisie lui a permis de prendre connaissance de l'élan de solidarité exceptionnelle du peuple tunisien, de la société civile et des autorités locales et régionales pour venir en aide aux réfugiés, ajoutant que tout au long de ses années de travail à la direction des opérations d'urgence à l'UNICEF, il n'a jamais observé une telle solidarité. Malgré les actions de volontariat, la situation demeure "inquiétante" sur les frontières tuniso-libyennes, vu le déséquilibre entre la capacité de rapatriement des étrangers et le flot continu de réfugiés, a indiqué M.Arsenault. Il a exprimé la satisfaction de l'UNICEF du degré de prise en charge des enfants et des familles sur les frontières où quotidiennement une vingtaine de familles sont accueillies dans des camps et prises en charge sur le plan psychologique, social et médico-sanitaire, tout en leur accordant la priorité dans le rapatriement. Des équipements de base ont été installés sur la frontière et près des camps des réfugiés pour prévenir les risques d'épidémie, et ce en collaboration avec l'armée nationale, le ministère de la Santé publique et le Croissant rouge tunisien. De son côté, Mme Maria Luisa Fornara, représentante de l'UNICEF en Tunisie, s'est félicitée de l'attention accordée par les unités de l'Armée nationale aux enfants et à leurs familles dans les camps de réfugiés. Deux naissances ont été enregistrées à l'hôpital militaire mobile, situé sur les frontières, outre la réalisation de plusieurs interventions chirurgicales. S'agissant de la coopération avec la Tunisie, elle a insisté sur le souci de l'UNICEF de poursuivre son partenariat avec des structures et institutions gouvernementales tout en évoquant la possibilité de réviser certains programmes en se basant sur des données plus transparentes et plus crédibles. Elle a relevé la volonté de l'UNICEF d'oeuvrer à l'actualisation des données relatives à la situation de l'enfance en Tunisie en incluant des questions qui étaient restées taboues dont celles relatives aux enfants de la rue, au travail des mineurs et aux mères célibataires. Elle a, également, relevé l'augmentation du phénomène de l'abandon scolaire chez les enfants.