M. Foued Mebazaa, membre du bureau politique du Rassembmelent Constitutionnel Démocratique (RCD) et président de la Chambre des Députés, a souligné l'importance de la célébration du 20ème anniversaire de la fondation de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), un rêve caressé par des générations successives de maghrébins, devenu aujourd'hui une nécessité incontournable dans une contexte mondial en constante mutation. Présidant, vendredi après-midi à Tunis, un colloque organisé par l'Association « Etudes internationales » sur le thème « Le maghreb arabe, vingt ans après: Réalités et Perspecitves », M. Mebazaa a passé en revue les origines historiques de l'idée du Maghreb Arabe et la prise de conscience quant à la nécessité d'édifier une union maghrébine. Il a rappelé, dans ce contexte, la création, en 1927, de l'association des étudiants nord-africains en france et l'ouverture, en 1947 au Caire, du bureau du Maghreb Arabe. Le membre du Bureau Politique du RCD a souligné que la dimension institutionnelle de l'UMA a pris forme lors de la conférence de Tanger, réunie en avril 1958, quelques années avant la création, en 1964, de la commission consultative du maghreb arabe. Il a ajouté que la fondation de l'UMA, le 17 fevrier 1989, intervient après le sommet arabe d'Alger (1988) en marge duquel s'est tenu le sommet de Zeralda qui relancé le processus d'edification du maghreb et préparé le terrain à la réunion du sommet de Marrakech, tenu le 17 février 1989. M. Mebazaa a salué le rôle d'avant-garde assumé par le président Zine El Abidine Ben Ali dans la relance du processus maghrébin, à travers ses initiatives visant à unifier les rangs des dirigeants maghrébins et à rapporcher les points de vue pour surmonter les obstacles de toutes sortes. Après avoir rappelé que le sommet historique de Zeralda s'est tenu au cours de la première année du Changement, le président de la chambre des députés a rappelé la réaffirmation par le président Ben Ali, dans la déclaration du 7 novembre, de la nécessité d'oeuvrer à la concrétisation du grand maghreb Arabe pour servir les intérêts communs des pays de la région. Il a, également, relevé la foi profonde du président Ben Ali en la dimension stratégique de l'UMA pour la Tunisie et l'ensemble des pays maghrébins, partant de sa conscience aigue de la nature des mutations que connaissent les relations internationales et du rôle grandissant des groupements régionaux dans la préservation des intérêts nationaux de leurs Etats membres. Passant en revue le bilan de deux décennies d'action maghrébine commune, M. Foued Mebazaa a rappelé les acquis accomplis par l'UMA, mettant, notamment, l'accent sur la mise en place des institutions de l'Union, dont en particulier, le conseil de la présidence, le conseil des ministres des affaires étrangères, le comité de suivi, les commissions ministérielles sectorielles, le secrétariat général, le conseil consultatif et l'instance judiciaire. Il a, également, rappelé que 37 conventions maghrébines ont été conclues ces vingt dernières années dans tous les domaines, d'importants projets ont été réalisés et plusieurs études sectorielles ont été élaborées pour cerner les contours de l'action maghrébine commune. Le membre du bureau politique du RCD a relevé que les institutions de l'UMA sont parvenues à jeter les premiers jalons de l'action maghrébine commune, à élaborer les grandes perspectives d'avenir et à assurer les opportunités de rencontre et de dialogue au sujet des questions qui se posent sur la scène régionale et internationale. M. Foued Mebazaa a relevé que, parmi les obstacles qui entravent la construction maghrébine, figurent notamment, la faiblesse du volume des échanges intermaghrébins qui ne dépasse guère 3 pc du commerce extérieur, le retard constaté au niveau de l'intégration maghrébine et les conséquences qui en résultent pour les économies des cinq pays de la région, en dépit du parachèvement des procédures relatives à la création de plusieurs instances et structures maghrébines. Il a souligné l'importance de concrétiser les décisions prises à l'échelle maghrébine, d'unifier les positions face aux autres groupements régionaux, dont notamment, l'Union Européenne(UE). Il a, dans ce contexte, souligné la volonté constante de la Tunisie, sous l'impulsion du président Ben Ali, d'oeuvrer à aplanir toutes les difficultés, de rapprocher les points de vue et de transcender les facteurs de désunion et de divergence des vues. M. Mebazaa a souligné la nécessité de préserver les acquis déjà réalisés et d'exploiter judicieusement les potentialités naturelles et humaines dont dispose la région du Maghreb et de mettre à contribution les dénominateurs communs que sont la langue, la religion et l'histoire, pour consolider le rapprochement, l'intégration et l'unité entre les pays maghrébins. Il a ajouté que l'avenir de l'UMA incite à l'optimisme, compte tenu des perspectives prometteuses qu'offre ce projet aux peuples de la région et de la foi des dirigeants maghrébins en le caractère inéluctable de l'UMA, en particulier, le président Ben Ali, qui a placé l'édification du Maghreb au premier rang de ses préoccupations. La rencontre à laquelle ont pris part, notamment, M. Rachid Idriss, président de l'association « Etudes internationales », les ambassadeurs d'Algérie et du Maroc à Tunis et plusieurs experts et diplomates, a donné lieu à des interventions suivies d'un débat sur l'économie maghrébine, les spécifités géographiques, démographiques et naturelles du Maghreb Arabe, les difficultés que rencontre l'édification de l'UMA, les spécifités socio-culturelles des pays maghrébins et les moyens de promouvoir les relations entre les hommes d'affaires et les opérateurs économiques maghrébins.