Le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies (ONU) a tenu, mardi, à Genève, sa 10ème session extraordinaire, avec la participation des Etats membres de l'ONU. M. Béchir Tekkari, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, qui conduit la délégation tunisienne à cette réunion, a souligné, dans une allocution, les acquis et réalisations accomplis par le Conseil des Droits de l'Homme, depuis sa création, en 2006, en matière de consolidation des mécanismes de promotion et de protection des droits de l'Homme. Le ministre a fait observer que la communauté internationale est appelée aujourd'hui à relever plusieurs défis, dont notamment, la montée de l'extrémisme, du fanatisme et du terrorisme, l'amplification de la pauvreté et les incidences de la crise économique et financière internationale. Il a, à cet égard, indiqué que la Tunisie a pris une série d'initiatives en vue de parvenir à gagner ces défis, dont en particulier l'appel lancé par le président Zine El Abidine Ben Ali en faveur de la création d'un fonds mondial de solidarité (FMS) et de lutte contre la pauvreté, que l'actuelle conjoncture économique a confirmé la nécessité de hâter sa mise en place. A cette occasion, M. Tekkari a mis l'accent sur le souci constant de la Tunisie, un des membres fondateurs du conseil des Droits de l'Homme, de contribuer de manière active à ses travaux et de consacrer le dialogue constructif, la concorde et la coopération en son sein pour atteindre les nobles objectifs pour lesquels il a été créé, sans discrimination ni préséance aucune, entre les droits de l'Homme dans leurs différentes dimensions. Il a affirmé, dans ce contexte, que faire prévaloir l'un des droits de l'Homme sur d'autres conduit à la discrimination entre les individus et constitue une atteinte au principe le plus sublime qui fut à la base de la conception des droits de l'homme, à savoir l'égalité entre les individus, les groupes et les peuples. Le ministre s'est, en outre, félicité de la réponse favorable rapide donnée par le conseil des droits de l'Homme pour la tenue de réunions extraordinaires destinées à l'examen des violations manifestes des droits de l'Homme dans les territoires arabes occupés, notamment, celles perpétrées au cours la dernière agression israélienne contre la bande de Gaza. Il a salué, à cet égard, la décision prise par le conseil des droits de l'homme d'envoyer une mission internationale, chargée d'enquêter sur la situation dans la bande de Gaza. Il a, d'autre part, réaffirmé la satisfaction de la Tunisie du dialogue interactif et fructueux qui s'est instauré entre la délégation tunisienne et les membres du conseil, avec la participation de représentants d'organisations non-gouvernementales, soulignant que l'hommage rendu à la Tunisie, par les délégations des pays participants, à l'occasion de l'examen de son rapport, pour les réalisations engrangées dans le domaine des droits de l'Homme, est de nature à l'inciter à œuvrer davantage en vue de renforcer et de protéger ces droits. M. Tekkari a rappelé que la Tunisie a été parmi les premiers pays à contribuer au mécanisme de l'Examen périodique universel des droits de l'homme par le conseil, durant les mois d'avril et de juin 2008. Le ministre a fait remarquer que la coopération établie entre la Tunisie et les différents mécanismes onusiens de droits de l'Homme est permanente et globale, affirmant qu'elle s'emploie constamment, à l'issue de la présentation et de l'examen des rapports, à se conformer aux recommandations issues de ces divers mécanismes. Il a, sur un autre plan, évoqué la promulgation de la loi du 16 juin 2008, qui est venue renforcer la composition du Comité supérieur des droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, à travers la promotion de son autonomie, l'enrichissement de sa composition, qui comprend désormais les différentes sensibilités de la société civile, l'élargissement de ses prérogatives et son investissement de la faculté de s'autosaisir des différentes questions afférentes aux droits de l'Homme. M. Tekkari a mis en relief la détermination de la Tunisie à propager la culture des droits de l'Homme, sur la plus large échelle, partant de sa conviction que la garantie de ces droits demeure une condition sine qua non pour en assurer la pérennité. Il a rappelé, à ce propos, la participation de la Tunisie, à l'instar des pays de la Communauté internationale, à la commémoration du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, tout au long de l'année 2008. Le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a également mis en exergue l'appel lancé par le Président Zine El Abidine Ben Ali en faveur de l'institution de l'année 2010, année internationale de la jeunesse, au cours de laquelle se tiendra une conférence internationale sur la jeunesse, sous l'égide de l'ONU, compte tenu, a-t-il précisé, du rôle majeur dévolu aux jeunes dans la consécration de l'universalité des droits de l'Homme, dans l'instauration du rapprochement entre les peuples et dans l'éradication des différentes formes de ségrégation et d'exclusion. La Tunisie, qui s'apprête, avec la communauté internationale, à prendre part à la Conférence réservée à la dynamisation de la déclaration et du plan d'action de la deuxième session de la Conférence de Durban de lutte contre le racisme, la ségrégation raciale, le fanatisme et la xénophobie, qui se tiendra à Genève, a-t-il ajouté, veille à réunir toutes les conditions de succès à cette échéance mondiale d'envergure, partant du sens profond qu'elle a de l'importance de la lutte contre toute forme de discrimination et de racisme, et de l'impératif de promouvoir les valeurs de solidarité, d'entraide et de tolérance, et d'impulser le dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions. En conclusion, le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a relevé l'attachement de la Tunisie aux principes et valeurs des droits de l'Homme, et sa ferme volonté de contribuer, de manière agissante, aux efforts de la Communauté internationale, visant à ancrer les valeurs universelles et les nobles principes de ces droits au service de l'Homme où qu'il soit.