Contrairement à une croyance largement répandue, la banque Zitouna n'est pas la première banque qui a introduit la finance islamique en Tunisie. En réalité, ce que beaucoup de Tunisiens ignorent, la première banque islamique en Tunisie est née en 1983. Il s'agit d'Al Baraka Bank, plus connue sous le nom Best Bank. Zitouna a émergé à la lumière du tintamarre médiatique et aussi à la position particulière qu'occupait son fondateur, Sakher El Materi, le gendre de Ben Ali, dans le système politique et financier du pays et à son réseau de soutien. L'image et la position d'Al Baraka Bank en tant que pionnière de la finance islamique en Tunisie ont été tout simplement occultées. Selon M. Jilani Bellagha, directeur central d'Al Baraka, « les portes ont été subitement ouvertes à la banque Zitouna. Elle était la seule autorisée à faire la promotion de la finance islamique. Nous avons voulu lancer une campagne publicitaire depuis l'année 2010, mais vue la campagne marketing agressive amorcée par banque Zitouna, nous avons choisi de retarder la notre pour l'année en cours. Nous avons commencé, dors et déjà, depuis le début de l'année 2010 par le changement de l'identité de la banque. Nous comptons nous lancer dans une campagne de communication d'ici fin 2011». Le responsable a indiqué aussi qu'Al Baraka Bank a, largement, entretenue la banque Zitouna depuis sa création : « La présence d'une autre banque islamique est souhaitable pour nous. Il est nécessaire qu'il y ait d'autres banques islamiques en Tunisie pour assurer les échanges entre nous et favoriser, entre autres, la concurrence ». Avec un effectif de 150 personnes, Al Baraka Bank Tunisie est une filiale, à près de 80%, d'Al Baraka Banking Group (ABG), basé au Bahreïn et fondé par le milliardaire saoudien Sheikh Salah Abdullah Kamel, l'un des pères de la finance islamique moderne. Les 20% restants du capital de la banque sont détenus par l'Etat tunisien. La banque dispose actuellement d'un réseau de 8 agences dont 5 à Tunis, 1 à Sousse et 2 à Sfax. Elle ambitionne de renforcer sa présence dans les régions côtières. Or, selon le responsable, la création des agences pour les banques off-shore soumises à un accord préalable de la banque centrale et du ministère des Finances. Ce qui n'est pas le cas pour les banques on-shore. La banque offre tous les services bancaires courants (comptes de dépôts, virements locaux et internationaux, payements électroniques, opérations liées au commerce extérieur et l'e-banking). Pour les particuliers résidents, l'activité se limite aux services de dépôt, ainsi qu'à l'épargne.